Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un remords nous ronge, Vivre à deux et donner son cœur à tout moment ; Respecter sa pensée aussi loin qu’on y plonge, Faire de son amour un jour au lieu d’un songe, Et dans cette clarté respirer librement Ainsi respirait Laure et chantait son amant. A. de Musset, « Se voir le plus possible », Poésies nouvelles, 1850. |
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Extrait 1 :
Le vent se lève ! . . . il faut tenter de vivre ! L’air immense ouvre et referme mon livre, La vague en poudre ose jaillir des rocs ! Envolez-vous, pages tout éblouies ! Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies Ce toit tranquille où picoraient des focs !
P. Valéry, « Le cimetière marin », 1920.
Extrait 2 : Chaque coquillage incrusté Dans la grotte où nous nous aimâmes A sa particularité.
P. Verlaine, « Les coquillages », Fêtes galantes, 1869.
Extrait 3 : Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire, Près de l’époux perfide et qui fut son amant, Semblait lui réclamer un suprême sourire Où brillât la douceur de son premier serment.
C. Baudelaire, « Don Juan aux enfers », Les Fleurs du mal, 1857.
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