Du rapport d'un troupeau, dont il
vivait sans soins
Se contenta longtemps un voisin d'Amphitrite.
Si sa fortune était petite,
Elle était sûre tout au moins.
À la fin les trésors déchargés sur la plage,
Le
tentèrent si bien qu'il
vendit son troupeau,
Trafiqua de l'argent, le
mit entier sur l'eau
Cet argent
périt par naufrage.
[...]
Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé.
Je me
sers de la vérité
Pour montrer par expérience,
Qu'un sou quand il est assuré,
Vaut mieux que cinq en espérance :
[...]
La Mer
promet monts et merveilles
Fiez-vous-y, les vents et les voleurs
viendront.
J. de La Fontaine
« Le Berger et la Mer », Fables, 1668.