A. Robida imagine la vie au XXe siècle.
Tout en haut, dans ce pays des nuages, se balançait un gigantesque aérostat captif, composé de globes gonflés de gaz, attachés à une sorte de grand champignon, selon un système nouveau qui donnait à tout l'ensemble une stabilité presque complète, en neutralisant, par des tuyaux et des tubes à vannes, les courants de l'atmosphère.
Ce gigantesque assemblage de globes captifs supportait, au lieu de nacelle, un grand édifice de forme allongée, construit légèrement mais solidement, sur quatre étages terminés par une terrasse, avec rotonde au centre et pavillons plus élevés aux deux extrémités. L'édifice contenait une salle de jeux, un café-restaurant, une salle de concerts et quelques appartements.
Chaque soir, une illumination électrique faisait de Nuage-Palace une sorte d'astre dont le rayonnement
fantastique s'apercevait à dix lieues à la ronde, et attirait magnétiquement, pour ainsi dire, tout ce que Paris renfermait de viveurs, d'oisifs, d'étrangers en quête de distractions.
L'aérocab des demoiselles Ponto s'éleva jusqu'à la plateforme d'atterrissage.
D'après A. Robida, Le Vingtième Siècle, 1883.