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Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
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Chapitre 3.2
Texte 3

Jean Racine, Phèdre (1677)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Ariane a aidé Thésée à cheminer dans le labyrinthe du Minotaure grâce à un fil. Plus tard, c'est Phèdre, la sœur d'Ariane, qui a épousé Thésée. Alors qu'elle croit son mari mort, Phèdre avoue à Hippolyte, le fils de Thésée, qu'elle aurait aimé le sauver du Minotaure.

Phèdre - Jean Racine


HIPPOLYTE. – Dieux ! qu'est-ce que j'entends ? Madame, oubliez-vous
Que Thésée est mon père, et qu'il est votre époux ? […]
Ma honte ne peut plus soutenir votre vue ;
Et je vais…

PHÈDRE. – Ah, cruel ! tu m'as trop entendue !
Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur.
Eh bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur :
J'aime ! Ne pense pas qu'au moment que je t'aime,
Innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même ;
Ni que du fol amour qui trouble ma raison
Ma lâche complaisance ait nourri le poison ;
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m'abhorre1 encor plus que tu ne me détestes.
Les dieux m'en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang2 ;
Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d'une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé :
C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé ;
J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ;
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins ;
Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes.
J'ai langui, j'ai séché dans les feux, dans les larmes :
Il suffit de tes yeux pour t'en persuader,
Si tes yeux un moment pouvaient me regarder…
Que dis-je ? cet aveu que je te viens de faire,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ?
[…]
Venge-toi, punis-moi d'un odieux amour :
Digne fils du héros qui t'a donné le jour,
Délivre l'univers d'un monstre qui t'irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte !
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t'échapper ;
Voilà mon cœur : c'est là que ta main doit frapper.
Acte II, scène 5, orthographe modernisée.
1. Je me hais.
2. La famille de Phèdre est maudite par Vénus, déesse de l'amour.
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Placeholder pour Photographie : scène théâtrale intense. Une femme en robe beige et un homme en sombre discutent, proches. Dialogue passionné.Photographie : scène théâtrale intense. Une femme en robe beige et un homme en sombre discutent, proches. Dialogue passionné.
Mise en scène de Jean-Louis Martinelli au théâtre Nanterre-Amandiers, 2013, avec Anne Suarez (Phèdre) et Mounir Margoum (Hippolyte).
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Questions

1. En quoi la parole de Phèdre scelle-t-elle son destin tragique ?

2.
Grammaire
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