La lune s'attristait. Des ¹ en pleurs
Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
², tiraient de mourantes ³
De blancs sanglots glissant sur l'azur des ⁴.
— C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans ⁵ laisse
La ⁶ d'un Rêve au cœur qui l'a cueilli.
J'errais donc, l'œil rivé sur le pavé vieilli
Quand, avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m'es en riant apparue
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées.

1. Anges.
2. D'où émanent des vapeurs.
3. Instruments à cordes frottées.
4. Ensemble des pétales d'une fleur.
5. Déception, désillusion.
6. Action de cueillir.

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Texte
Stéphane Mallarmé, « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard », 1914 (posthume)

Ce poème obscur est composé de phrases décousues, sans ponctuation, aux tailles et typographies variées. Selon le poète, les blancs assurent la présence nécessaire du silence. Beaucoup ont cherché à décrypter ce poème.

LE NOMBRE

          EXISTÂT-IL
     autrement qu'hallucination éparse d'agonie

  COMMENÇÂT-IL ET CESSÂT-IL
sourdant que nié et clos quand apparu
        enfin
      par quelque profusion répandue en rareté
                            SE CHIFFRÂT-IL

        évidence de la somme pour peu qu'une
                            ILLUMINÂT-IL

LE HASARD

Choit
  la plume
     rythmique suspens du sinistre
                        s'ensevelir
             aux écumes originelles
 naguères d'où sursauta son délire jusqu'à une cime
                flétrie
       par la neutralité identique du gouffre

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Éclairage

Les poèmes de Mallarmé ont pour réputation d'être hermétiques (difficiles à comprendre). Le poème ci‑dessus vous montre que ce n'est pas toujours le cas, mais il est vrai que Mallarmé aime créer des images déconcertantes, employer des mots rares, une syntaxe complexe, et renouveler les formes poétiques. Par exemple, son poème « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard » (1897) montre une recherche typographique très novatrice pour l'époque. Découvrez‑en

un extrait

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Questions

1. Quelle place le rêve tient‑il dans ce poème ?

2.
Grammaire
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Français 1re

Stéphane Mallarmé, Vers et Prose (1893)

Texte

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Apparition

Texte Stéphane Mallarmé, « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard », 1914 (posthume)

LE NOMBRE

LE HASARD

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Texte
Stéphane Mallarmé, « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard », 1914 (posthume)