Je commande un [des] bâtiments pour Saint‑Domingue qui convient parfaitement à l'expédition que vous proposez ; n'ayant fait qu'un voyage de six mois à Saint‑Domingue, prêt à partir. Il est d'abord essentiel de savoir en quel lieu de la Côte d'Afrique l'on doit prendre les nègres (si on les trouve tous traités prêts à embarquer), mais en supposant que ce soit à Gambie ou aux îles de Los, voici les conditions que demande M. de Grandclos
1 :
- 10 000 livres argent de France par mois pour le prêt du navire équipé de 30 hommes […], le navire aménagé convenablement pour le transport de noirs.
- 15 000 pour les futailles à eau et vivres de nègres qui seront payés d'avance en contractant.
M. de Grandclos, mon armateur, très au fait des armements pour la traite des Nègres
2 à la Côte d'Afrique qu'il fait depuis longtemps a estimé que le voyage ne durerait pas moins de 10 mois, et il exigera que vous lui assuriez le paiement de 10 mois quand même le voyage serait de moindre durée.
Quant à ma commission de capitaine que je serais obligé de partager avec mon état‑major, composé de 4 officiers et de 2 chirurgiens, je ne pourrais pas me tirer à moins de 4 guinées pour chaque tête de nègre que je livrerais à Tobago.
Lettre d'un capitaine de Saint‑Malo à un potentiel loueur du navire, 25 novembre 1786. Archives municipales de Saint‑Malo, 18/S/3.