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Chapitre 4
Texte 2

Eustache Deschamps, « Triste, pensif, affligé et morne j'étais » (XIVe siècle)

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Documents

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EXCLU. PREMIUM 2023

Texte
Eustache Deschamps, « Triste, pensif, affligé et morne j'étais » (XIVe siècle)

Placeholder pour Détail manuscrit médiéval d'Eustache Deschamps : enluminure rouge et bleue, écriture gothique, texte religieux.Détail manuscrit médiéval d'Eustache Deschamps : enluminure rouge et bleue, écriture gothique, texte religieux.
Triste, pensif, affligé et morne j'étais
À cause de gens qui mentent et qui médisent
À une cour royale où je dînais,
Où plusieurs personnes étaient à table assises ;
Mais je n'avais encore jamais pu tant de grimaces observer
Que chez ceux que l'on voyait ici manger.
En les regardant je fus de joie ravi :
Jamais gens ainsi grimacer je ne vis.

L'un ressemblait à une truie au milieu d'un chemin,
Tant il remuait fort ses lèvres, son groin ;
L'autre faisait de ses dents une scie,
L'autre bougeait le front et les sourcils ;
L'un les dents montrait, l'autre son visage tordait,
L'autre sa barbe balançait,
L'un faisait le veau, l'autre la brebis :
Jamais gens ainsi grimacer je ne vis.

Les observer de près m'émerveillait,
Car en mâchant ils ressemblaient à des diables ;
Pas un n'était à l'autre semblable,
L'un mâchait comme une souris, l'autre mangeait gros ;
Je n'ai jamais eu autant de joie ni autant ri
Qu'en les voyant faire disparaître leurs morceaux.
Alors regardez-les, je vous le jure et vous le dis :
Jamais gens ainsi grimacer je ne vis.

ENVOI

Princes, celui qui est soucieux, courroucé1
Qu'il regarde les gens à table installés :
Il n'y a pas de meilleur moyen pour oublier sa mélancolie ;
Il sera tout ébahi par les singeries
Que chacun fait ; j'ai moi-même été bien servi :
Jamais gens ainsi grimacer je ne vis.
Eustache Deschamps
« Triste, pensif, affligé et morne j'étais », XIVe siècle, dans Œuvres complètes d'Eustache Deschamps, tome V, ballade DCCCXLIV, 1878-1903, trad. de l'ancien français de Stanislaw Eon du Val, 2019.
1. En colère.
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Doc.
« Rapport de la figure humaine avec celle du sanglier »

Placeholder pour Gravure comparant têtes de sanglier et d'homme. Étude anatomique du 17e siècle par Le Brun sur les similitudes homme-animal.Gravure comparant têtes de sanglier et d'homme. Étude anatomique du 17e siècle par Le Brun sur les similitudes homme-animal.
Charles Le Brun (d'après), « Rapport de la figure humaine avec celle du sanglier », Traité du rapport de la figure humaine avec celle des animaux, 1672.
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Texte écho
Jean de La Bruyère, « De l'homme » (1688)

Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service : il ne s'attache à aucun des mets, qu'il n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains ; il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s'il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange haut et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier1 ; il écure ses dents, et il continue à manger.
Jean de La Bruyère
« De l'homme », Les Caractères, élément 121, 1688.
1. Là où est déposée la ration de fourrage pour les animaux de l'étable ou de l'écurie.
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Doc. 
Les Substituts du pain, 1795

Placeholder pour Gravure satirique de 1795 montrant des riches savourant un festin somptueux, ignorant la famine.  Critique politique des substituts au pain.Gravure satirique de 1795 montrant des riches savourant un festin somptueux, ignorant la famine.  Critique politique des substituts au pain.
James Gillray, Les Substituts du pain, 1795, gravure colorée, 25,2 × 36,2 cm, British Museum, Londres.
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Entrer dans le texte


1. Quelle est la cible de la satire dans ce poème ?


Une description imagée et vivante


2.
a. Dans quel état d'esprit se trouve le poète au début de la ballade ?

b. Qu'est-ce qui le fait changer d'humeur ?

3.
a. Qui sont les convives de ce repas ?

b. À quoi le poète les compare-t-il ?

c. En quoi est-ce comique ?

4.
Grammaire

a. Comment les propositions sont-elles liées entre elles aux vers 11 à 16 ?

b. Quel effet cela a-t-il sur la description ?

5. Texte écho Comparez le texte de La Bruyère à celui de Deschamps, sur le fond aussi bien que sur la forme. Quelles ressemblances et quelles différences observez-vous ?


Un texte satirique


6. Au-delà de l'effet comique, que dénonce le poète dans cette ballade ?

7. À qui s'adresse cette ballade ? Repérez les marques de l'énonciation et l'effet d'adresse.

8.
a. Quelle est la leçon explicite du poème ?

b. Quelle en est la morale implicite ?

9.
Vers le commentaire
Quelles sont les différentes intentions de Deschamps lorsqu'il compose ce poème ?

Oral
Quels types de comportements grossiers vous agacent le plus ?
a. Débattez-en entre vous.
b. Choisissez ensuite un type de comportement, rédigez un court texte satirique pour le dénoncer puis lisez votre texte devant la classe.
Vous pouvez vous enregistrer pour vous entraîner au préalable.
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