Les premiers colons de
Rapa Nui sont arrivés vers [date à déterminer]. Puis, leur nombre augmenta vite, peut-être d'environ
3 % par an.
[Cela] signifierait qu'une population initiale de 50 personnes dépasserait le millier au bout d'un siècle. Les observations archéologiques montrent que la population a atteint un maximum d'environ
3 000 personnes ou un peu plus vers
1350, puis est sans doute restée stable jusqu'à l'arrivée des Européens. Les premiers navigateurs, au XVII
e siècle, décrivent de loin une île boisée et fertile. Mais au XIX
e, la végétation a disparu. Vers 1860, soit 138 ans après leurs premiers contacts avec les Européens, il restait 110 habitants sur
Rapa Nui.
HYPOTHÈSE 1 – par M. et C. Orliac, du CNRS de Nanterre : Comment expliquer cette brusque disparition ? Par l'abattage des arbres ? Si ce fut le cas, quelle folie se serait donc emparée de ce petit peuple de marins ? Selon nous, il faut plutôt penser à une grave période de sécheresse. [La flore de l'île de Pâques] vit entre 25 et 40 °C mais avec beaucoup moins d'eau que la forêt tropicale humide. [...] Cette végétation était manifestement proche de sa limite de survie, puisque la température (moyenne annuelle 20,4 °C) peut descendre au-dessous de 14 °C. Par ailleurs, [...] les pluies sont bien plus rares et sporadiques que sur les autres îles polynésiennes. Il aura donc suffi d'une sécheresse de plusieurs années pour accomplir ce que les hommes auraient eu du mal à réaliser à mains nues : éradiquer massivement la végétation.