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Partir à l’aventure !
Rencontrer des monstres : expérience de l’autre, expérience de soi
Créer, recréer le monde : récits des origines
Chanter et enchanter le monde : mots et merveilles
Se masquer, jouer, déjouer : ruses en action
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Méthode
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Chapitre 7
Texte et image 2
Parcours différenciés

Le monde sorti d'un œuf

✔ J'identifie un archétype du récit de cosmogonie

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Texte 1
Le Genou de la déesse

Au commencement, il n'y avait que le ciel, vide, il n'y avait que la mer, vide, et Luonnotar, la belle déesse, la fille de l'air, s'ennuyait. Elle descendit du ciel, se posa sur les vagues, sur le dos brillant de la mer. [...] Doucement ballotée1 par les courants, bercée par le mouvement incessant de l'eau, elle s'endormit.
Alors surgit du fond de l'horizon un oiseau gigantesque : c'était la femelle d'un aigle. Elle était lasse2, elle cherchait un endroit où bâtir son nid, où pouvoir déposer ses oeufs. Elle parcourut l'espace du regard, elle ne vit que des vagues. Elle agita désespérément les ailes. Leur battement réveilla la déesse.
Elle ouvrit les yeux. L'oiseau géant s'épuisait au-dessus d'elle. Luonnotar comprit et lentement sortit de l'eau son genou pour que l'aigle s'y pose.
L'aigle construisit son nid, y pondit six œufs d'or, un œuf de fer, et couva. Un an, deux ans, neuf ans...
Au cours de la dixième année, la chaleur dans le nid devint telle que la déesse en fut gênée. Malgré elle, elle étendit la jambe : les œufs se brisèrent, l'aigle s'enfuit. Le monde naquit.
La partie inférieure des coquilles devint la terre courbe ; la partie supérieure, la voûte céleste ; le blanc de l'œuf, le soleil éclatant ; le jaune, la lune et les étoiles lumineuses ; et les débris de l'œuf de fer se transformèrent en nuages. Le monde existait, mais il était incomplet. Beaucoup de temps encore s'écoula. Ce fut la déesse qui l'acheva.
Après des années et des années, un jour, elle sortit de l'eau. Du bout des doigts, elle façonna golfes3 et baies, monts et vallées. En étendant les bras, elle dessina les plaines, en frappant le sol du talon, elle creusa des trous en marchant le long du rivage, elle fit surgir une île à chacun de ses pas. Puis elle tordit ses cheveux ruisselants et les filets d'eau qui en découlaient formèrent lacs, fleuves, torrents et cascades.
Ainsi fut créé le monde, et la Finlande, le pays aux quarante mille lacs, put ouvrir, entre sable et rochers, ses yeux d'azur.
Françoise Rachmuhl,
« Le Genou de la déesse », 18 contes de la naissance du monde, 2002, © Éditions Flammarion Jeunesse, 2020.

1. Balancée de droite à gauche.
2. Très fatiguée.
3. Bras de mer.
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Finlande
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Rituel langue

Retrouvez le plus vite possible quatre verbes au passé simple et quatre verbes à l'imparfait.
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Éclairage

Ce texte fait partie du Kalevala, une épopée qui raconte l'histoire imaginaire de la Finlande.
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Finlande, photographie, 2017.
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Texte 2
Le mythe de Pangu

Vous pouvez téléchargez ce texte en .

Dans ce mythe, le dieu Pangu sort d'un œuf et crée le monde.

On dit que, quand le Ciel et la Terre n'étaient pas encore séparés, il n'y avait dans l'univers que chaos et obscurité comme si c'était un grand œuf. Dans cet oeuf dormait profondément, grandissait l'ancestral Pangu, qui resta ainsi pendant 18 000 ans. Un jour, il se réveilla soudainement, ouvrit les yeux et s'exclama :
« On ne voit rien ! Tout est noir, gluant et étouffant ! » Énervé et embêté, il prit une hache issue de rien et, en la brandissant avec force contre le noir chaos, Pangu lui porta un coup fracassant. Le grand oeuf se brisa. Il en sortit d'une part un ensemble de choses légères et limpides qui, en montant lentement, devint le Ciel, et, d'autre part, un ensemble de choses lourdes et troubles qui, en descendant profondément, devint la Terre. Au commencement, le Ciel et la Terre étaient unis, mais lorsque Pangu brandit la hache vigoureusement, ils se sont séparés et différenciés. Après cette séparation, Pangu craignait que le Ciel et la Terre ne s'unissent de nouveau. Alors, en se mettant entre les deux, il utilisa sa tête comme support du Ciel et foula la Terre avec les pieds. Au fur et à mesure que Ciel et Terre changeaient, lui-même se transfigurait. Chaque jour le Ciel montait d'un zhang chinois (c'est-à-dire environ 3 mètres), chaque jour la Terre grossissait d'un autre zhang et le corps même de Pangu augmentait pareillement. Encore 18 000 années s'écoulèrent : le Ciel de plus en plus élevé, la Terre de plus en plus grosse et le corps de Pangu de plus en plus long. Quelle était la longueur du corps de cet être ? On estime qu'il atteignit une longueur de 90 000 li chinois, (c'est-à-dire environ 45 millions de mètres). Cet être majestueux ressemblait à une colonne entre Ciel et Terre, qui empêchait qu'ils reviennent de nouveau au chaos. Pendant longtemps, Pangu exécuta tout seul ce travail de séparation du Ciel et de la Terre. À la fin, la structure établie entre eux devint assez solide pour que l'ancêtre cesse de s'inquiéter d'une possible réunion. À vrai dire, il avait besoin de se reposer. Tout comme les humains il tomba mort.
Au moment de mourir, son corps se transfigura : l'air qui sortait de sa bouche se transforma en des nuages et du vent ; la voix créa la foudre ; l'œil gauche devint le soleil et l'œil droit la lune ; les membres et le corps devinrent les quatre pôles de la terre et les cinq montagnes ; le sang forma les fleuves et les veines les routes ; les muscles devinrent les champs pour l'agriculture ; les cheveux et la barbe montèrent au Ciel et devinrent les étoiles ; la peau et l'autre pilosité donna forme aux fleurs, herbes et arbres ; les dents, les os, la mœlle osseuse, entre autres, se transformèrent en des métaux luisants, des pierres solides, des perles rondes et brillantes et en jade délicat ; et, finalement, la sueur, qui au début n'avait aucun usage, se modifia en rosée et pluie. En bref : Pangu, qui mourut et se transforma, usa tout le corps pour que ce monde nouveau devienne plus riche et plus beau.
Ke Yuan,
Mythes de la Chine antique, 2006, trad. João Marcelo Mesquita Martins, 2018, adaptée par Éléonore de Beaumont.
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Placeholder pour Carte du monde avec la Chine mise en évidenceCarte du monde avec la Chine mise en évidence
Chine
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Éclairage

Dans la philosophie chinoise, le yin et le yang représentent deux catégories qui s'opposent mais qui se complétent (le noir et le blanc, le féminin et le masculin, la lune et le soleil, etc.).
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Placeholder pour Pongue, statuettePongue, statuette
Pangu, statue (détail), Chine, photographie de Rolland et Sabrina Michaud.
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Parcours différenciés

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Questionnement A
Texte 1

Pour commencer

1. Remettez dans l'ordre les étapes de la création :
a)

b)

c)

d)

e)

Comprendre et interpréter

2. En quoi les différentes parties de l'œuf se transforment-elles ?
3.
Lexique

Lignes 23 à 28, relevez tous les verbes utilisés pour décrire des actions de création.
4. En vous aidant de la fin du texte et de l'image, montrez que cette légende permet d'expliquer la géographie de la Finlande.
À l'écrit
En un paragraphe, racontez comment la déesse pourrait créer la région dans laquelle vous habitez. Utilisez le lexique de la question 3.
Coup de pouce
Réfléchissez à une particularité géographique de votre région.
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Questionnement B
Texte 2

Pour commencer

1. Remettez dans l'ordre les étapes de la création :
a)

b)

c)

d)

e)

Comprendre et interpréter

2. a) Quels éléments sortent de l'œuf ?
b) Quel lien faites-vous avec le yin et le yang (▸ Éclairage) ?
3. En quels éléments naturels se transforment ces parties du corps de Pangu :

a) la voix ?

b) l'œil gauche ?

c) l'œil droit ?

d) le sang ?

e) les muscles ?

f) la sueur ?


4.
Lexique

a) Que signifie le mot « ancestral » ?
b) Quelle est sa nature grammaticale ?
c) Trouvez un nom de la même famille, aussi utilisé pour désigner Pangu.
À l'écrit
Si vous pouviez choisir de transformer votre corps en un élément de la nature, lequel choisiriez-vous ? Expliquez pourquoi.

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Bilan commun

D'après vous, pourquoi l'œuf est-il un symbole utilisé dans de nombreux récits de création ? Réfléchissez en groupe, puis mettez en commun avec la classe.
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