Objet d’étude 2 - Lire et suivre un personnage : itinéraires romanesques
S. 4
Le personnage au féminin
S. 5
La vengeance aux deux visages
S. 6
De l’ombre à la lumière
Annexes
Méthode
Outil
Révisions
Séquence 2
Lecture 3/9
Charme poétique
Parcours de lecture - Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1861, 2e édition
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Baudelaire, un
poète en rupture
avec la tradition ?
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Objectif :
comprendre
comment Baudelaire s'inscrit
dans une tradition poétique.
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Texte
Dans le recueil Les Fleurs du mal, les poèmes sont regroupés par thématiques.
Le poème « La Beauté » poursuit la réflexion sur le rôle du poète et son projet d'écriture.
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx1 incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères2 études ;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles3 amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Charles Baudelaire
« La Beauté », Les Fleurs du mal, 1861.
1. Monstre féminin de la mythologie grecque, moitié femme et moitié lion, pourvu d'ailes. 2. Sérieuses, ternes. 3. Obéissants, qui se laissent persuader.
Charles Baudelaire, « La Beauté », Les Fleurs du mal, 1861.
Crédits : Christian Gazeau / Lelivrescolaire.fr
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Images
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Pablo Picasso, La Muse,
1935, huile sur toile, Centre
Georges Pompidou, Paris.
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Texte écho
Quel est donc l'imbécile qui traite si légèrement
le sonnet et n'en voit pas la beauté pythagorique ? Parce que la forme est contraignante,
l'idée jaillit plus intense. Tout va bien au sonnet : la bouffonnerie, la galanterie, la passion,
la rêverie, la méditation philosophique. Il y
a, là, la beauté du métal et du minéral bien
travaillés. Avez‑vous observé qu'un morceau
de ciel aperçu par un soupirail, ou entre
deux cheminées, deux rochers, ou par une
arcade, donnait une idée plus profonde de
l'infini que le grand panorama vu du haut
d'une montagne ?... Quant aux longs poèmes,
nous savons ce qu'il en faut penser : c'est la
ressource de ceux qui sont incapables d'en faire de courts. Tout
ce qui dépasse la longueur de l'attention que l'être humain peut
prêter à la forme poétique n'est pas un poème.
Charles Baudelaire
extrait de la « Lettre à Armand Fraisse », 19 février 1860.
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