Programme limitatif - Séquence 2
Lecture 2/3

Rire des grands

Module 4 • Théatre et jeu social

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Par quels mécanismes la comédie dévoile‑t‑elle les règles du jeu social ?

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Texte

Figaro et sa fiancée Suzanne sont des servants. La pièce commence alors que le comte Almaviva leur attribue une chambre entre la sienne et celle de sa femme la comtesse. Figaro est ravi. Lors de l'ouverture du rideau, il est en train de mesurer le lit.

FIGARO. – Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que Monseigneur nous donne aura bonne grâce ici.

SUZANNE. – Dans cette chambre ?

FIGARO. – Il nous la cède.

SUZANNE. – Et moi, je n'en veux point. [...]

FIGARO. – Tu prends de l'humeur contre la chambre du château la plus commode, et qui tient le milieu des deux appartements. La nuit, si Madame est incommodée, elle sonnera de son côté ; zeste ! En deux pas tu es chez elle. Monseigneur veut‑il quelque chose ? Il n'a qu'à tinter du sien ; crac ! en trois sauts me voilà rendu.

SUZANNE. – Fort bien ! mais quand il aura tinté le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste ! en deux pas, il est à ma porte, et crac ! en trois sauts…

FIGARO. – Qu'entendez‑vous par ces paroles ?

SUZANNE. – Il faudrait m'écouter tranquillement.

FIGARO. – Eh, qu'est‑ce qu'il y a ? bon Dieu !

SUZANNE. – Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs, Monsieur le Comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme ; c'est sur la tienne, entends‑tu, qu'il a jeté ses vues, auxquelles il espère que ce logement ne nuira pas… Et c'est ce que le loyal Bazile1, honnête agent de ses plaisirs, et mon noble maître à chanter, me répète chaque jour, en me donnant leçon.

FIGARO. – Bazile ! ô mon mignon ! si jamais volée de bois vert appliquée sur une échine, a dûment redressé la moelle épinière à quelqu'un…

SUZANNE. – Tu croyais, bon garçon ! que cette dot qu'on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ?

FIGARO. – J'avais assez fait pour l'espérer.

SUZANNE. – Que les gens d'esprit sont bêtes !

FIGARO. – On le dit.

SUZANNE. – Mais c'est qu'on ne veut pas le croire !

FIGARO. – On a tort.

SUZANNE. – Apprends qu'il la destine à obtenir de moi, secrètement, certain quart d'heure, seul à seule, qu'un ancien droit du seigneur…. Tu sais s'il était triste !

FIGARO. – Je le sais tellement que, si Monsieur le Comte, en se mariant, n'eût pas aboli ce droit honteux, jamais je ne t'eusse épousée dans ses domaines.

SUZANNE. – Hé bien ! s'il l'a détruit, il s'en repent ; et c'est de ta fiancée qu'il veut le racheter en secret aujourd'hui.
Beaumarchais
Le Mariage de Figaro, acte I, scène 1, 1784.

1. Professeur de clavecin de la comtesse.
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Beaumarchais

(1732‑1799)
Placeholder pour BeaumarchaisBeaumarchais
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Écrivain et dramaturge français. Il est particulièrement connu pour la trilogie dans laquelle apparait le personnage de Figaro.
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Ressource numérique

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Questions
1. Quel problème la situation de la chambre pose‑t‑elle à Suzanne ?

2. Comment le jeu des répliques dévoile‑t‑il les relations entre les deux fiancés ? Étudiez particulièrement les types de phrases et le ton utilisé par Suzanne. Qu'en pensez‑vous ?
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