L'émergence progressive de la laïcité

Aux environs de l'an 500, le roi des Francs Clovis I^er se convertit à la religion chrétienne. Son baptême est considéré comme l'un des premiers marqueurs des liens étroits qui, en France, vont exister durant près de 1 500 ans entre l'Église et l'État : durant tout le Moyen Âge puis l'Ancien Régime, le roi de France est sacré lors de son couronnement, il tient son pouvoir du dieu chrétien et le catholicisme est la religion officielle de l'État.

Les lois Ferry sur l'instruction publique, au début des années 1880, rendent l'enseignement primaire obligatoire de 6 à 13 ans et gratuit dans les écoles publiques qui deviennent laïques.

En conséquence, les symboles religieux sont enlevés des salles de classe, ce qui ne se fait pas sans opposition.

Aristide Briand, homme politique français, procède à la séparation de la République, symbolisée par Marianne, et des Églises, représentées ici par un curé. La loi de 1905 garantit la liberté de conscience de chaque citoyen, désormais libre de croire ou non, et met fin au Concordat qui ne reconnaissait que quatre religions (catholique, luthérienne, réformée, juive).

La laïcité est un principe fondamental de la République française. Comme tous les principes, il ne peut pas être défini simplement, et son application évolue avec les sociétés qui le mettent en pratique. Il est donc au centre de nombreux débats et réflexions. Il est aussi parfois mal compris, détourné ou instrumentalisé. Au quotidien, il garantit à chaque citoyen qu'aucun de ses particularismes n'aura d'incidence sur sa place dans la société.