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La poésie du Moyen Âge au XVIIIᵉ siècle
Le théâtre du XVIIᵉ au XXIᵉ siècle
Le roman et le récit du XVIIIᵉ au XXIᵉ siècle
La littérature d’idées et la presse du XIXᵉ au XXIᵉ siècle
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Chapitre 14
Synthèse

« Pour moi, ce n'était pas un roman », Emmanuel Carrère

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Pendant six ans, l'écrivain, fasciné par ce fait divers tragique, s'est interrogé. Comment le raconter ? À quelle distance se tenir ?

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Le mystère Romand ?
  • La façade sociale

    Jean-Claude Romand est une énigme. Sans jamais éveiller les soupçons, il a construit l'image d'un homme à qui tout semble réussir (). À l'origine des 18 ans qu'il a passés à mentir à son entourage : l'absence à un examen universitaire (). Par lâcheté, il est entré dans une spirale tragique, mêlant mensonges et escroqueries, dont l'issue a été l'élimination monstrueuse de ses proches ().
  • La clef du mystère

    Il ne s'agit pas cependant d'une banale double vie car derrière cette façade, il semble qu'il n'y ait rien. Le mensonge n'a pas chez lui pour fonction de cacher une vérité inavouable (). Derrière le masque, c'est un « blanc » ou un « noir », un vide terrifiant pour ceux qui le contemplent () : un gouffre, que l'auteur tente de cerner par son écriture.
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Un récit nécessairement composite
  • Un roman impossible

    Mais comment écrire sur ce fait divers ? Avec le point de vue fictif d'un témoin proche de l'accusé () ? En retranscrivant un échange épistolaire authentique () ? En proposant une enquête biographique () ou un compte-rendu de procès (), Emmanuel Carrère nous donne à lire ses interrogations d'écrivain, ses doutes quant aux formes possibles du récit, son refus d'une version romancée qui nécessiterait une part de jugement qu'il s'interdit. C'est ce tâtonnement qui a donné naissance au livre.
  • L'implication particulière de l'auteur

    La fascination qu'exerce sur lui ce fait divers provient d'une obscure et inquiète proximité avec le meurtrier : comme lui, il transforme la réalité puisqu'il est romancier ; comme lui, il passe de longues journées seul sans rien faire (). Mais il parvient à se distinguer du monstre en s'exprimant en son nom propre : le « je » est un gage de vérité. Il peut alors plonger par l'écriture dans la conscience de Romand ().
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Une interrogation troublante pour une œuvre en suspens
  • « C'est ce qui en nous ment »

    Par le travail de l'écriture, l'affaire Romand donne corps à un des cauchemars de notre société, résumé ainsi par Luc Ladmiral : « peur de se perdre lui-même, de découvrir que derrière la façade sociale il n'était rien » (). Elle devient dès lors la manifestation tangible de « l'adversaire », « ces forces terribles » du mensonge auxquelles nous sommes tous confrontés ().
  • Le refus de conclure

    L'écriture de Carrère est sobre et proche des faits mais non objective () : multiplication des regards sur le drame, propositions d'hypothèses... Il se défend cependant de juger, notamment la conversion mystique finale du meurtrier. Au terme de l'œuvre, le monstre ne fascine plus : « un pauvre mélange d'aveuglement, de détresse et de lâcheté ». La question fondamentale reste toutefois en suspens : « il ne joue pas la comédie pour les autres, j'en suis sûr, mais est-ce que le menteur qui est en lui ne la lui joue pas ? » Une victoire définitive des forces du mensonge sur l'être humain ? Au lecteur de trancher.
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