➤ L’émancipation par le travail salarié. La féminisation du marché du travail, entamée pendant les Trente Glorieuses, se poursuit dans les années 1970 et 1980. Mais elle connaît d’importantes limites : les femmes continuent d’occuper en majorité des
emplois peu qualifiés. Avec la récession économique, elles sont plus nombreuses dans les emplois à temps partiel et plus victimes du chômage. Enfin, elles restent partout moins payées que les hommes.
➤ Des percées symboliques. Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand prennent en partie en compte les évolutions sociales et les combats féministes et nomment des femmes ministres et secrétaires d’État. Elles sont quatre dans le gouvernement Chirac en 1974, avec pour la première fois la création d’un secrétariat d’État à la Condition féminine confié à
Françoise Giroud. Elles sont six dans le gouvernement Mauroy en 1981, dont Yvette Roudy et Édith Cresson qui deviendra la Première ministre en 1991. Mais, en 1981, les femmes ne représentent que 5,3 % des députés à l’Assemblée nationale.
➤ L’émancipation par la loi. L’évolution des mœurs et l’action des mouvements féministes permettent le vote de lois établissant davantage d’égalité. Le droit à l’
avortement est institué par la loi Veil en 1975 et pérennisé en 1980. Le divorce par consentement mutuel est établi en 1975. En 1980, après une longue campagne des mouvements féministes contre les violences faites aux femmes, une loi définit pour la première fois le crime de viol, puni de 15 ans de réclusion criminelle. La loi Roudy de 1983 réaffirme le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes au travail.