Aujourd'hui la transmission verticale des parents aux enfants est confrontée à une « culture des pairs » qui neutralise les anciennes hiérarchies culturelles. La culture scolaire, maintenant concurrencée par les médias et la « société des pairs », a de plus en plus de mal à imposer ses normes. L'école se montre moins exigeante dans le maniement du français, mais la maîtrise de certains codes du langage adolescent est une condition nécessaire pour participer aux interactions autour de soi.

Dans cet extrait, il est question de l'aide apportée par les aînées (Samira et Leïla), nées en Algérie puis scolarisées en France, à leurs cadettes (Dalila, Amel, Nadia) nées en France et aux fils de la famille, après l'arrivée de leur père en 1971 comme ouvrier du bâtiment et le regroupement familial intervenu en 1978.

Samira et Leïla, fortes de leurs parcours scolaires et associatifs, vont non seulement donner l'exemple (par leurs bons bulletins et leur sens du devoir scolaire) à leurs sœurs, mais elles vont suivre – de très près – leur scolarité en surveillant leur travail (leurs copies, leurs bulletins, etc.), en allant voir les enseignants dès que nécessaire. Les deux sœurs aînées ont aussi préparé le terrain de la scolarité de leurs cadettes en mettant, pour elles, toutes les chances de leur côté, notamment sur le plan matériel. Par exemple, elles veillent à ce qu'elles ne manquent de rien à l'école et les « gâtent » en fournitures scolaires.