⯠La synthÚse est un exercice de
reformulation qui doit permettre de
dĂ©gager lâessentiel dâun ou de plusieurs textes, en
confrontant les idées qui y sont exprimées. Le mot « synthÚse » vient du grec
synthesis, qui signifie « mettre ensemble des idĂ©es ». Il sâagit donc de regrouper les idĂ©es qui vont ensemble et de distinguer celles qui sâopposent au sein dâun
plan cohĂ©rent (qui ne respecte pas nĂ©cessairement lâordre du texte).
⯠Une synthĂšse doit ĂȘtre
neutre, objective et
ordonnĂ©e. On ne doit y trouver aucune marque de jugement et dâĂ©valuation, mais veiller au contraire Ă
rester fidĂšle aux propos de lâauteur, dont la synthĂšse constitue une restitution. Il faut ĂȘtre attentif au
style et au
type de texte, pour ne pas le trahir.
⯠La synthÚse vise à la
concision : lâexercice de reformulation consiste Ă
éliminer les exemples superflus, pour ne garder que les
arguments dâun texte. En revanche, si lâexemple a force dâargument, il convient de sâen servir. Les
citations sont ponctuellement autorisées, si elles sont particuliÚrement
éclairantes.
ââ
â Exemple : Extrait dâun article de journal
ââCâest une lueur dâespoir pour la Grande BarriĂšre
de corail australienne. Lâespoir que cet Ă©cosystĂšme
unique au monde, inscrit au Patrimoine mondial de
lâUnesco, rĂ©siste mieux quâon ne le craignait au
réchauffement climatique. Un espoir tout relatif
cependant, comme le montre lâĂ©tude, publiĂ©e lundi
10 décembre dans la revue Nature Climate Change,
dâune Ă©quipe de chercheurs australiens et amĂ©ricains
conduite par Terry Hughes, directeur de lâAustralian
Resarch Council Centre of Excellence for
Coral Reef Studies.
ââAu printemps 2018, une publication Ă©manant
pour lâessentiel des mĂȘmes scientifi ques avait fait
Ă©tat dâune « mortalitĂ© catastrophique » des rĂ©cifs
australiens, Ă la suite des vagues de chaleur extrĂȘme
enregistrées dans cette zone en 2016. Terry Hughes
et ses collÚgues avaient alors relevé une perte de couverture
corallienne de 30Â % en moyenne le long de
cet ensemble [...]. « Beaucoup de coraux ont succombé
immédiatement au stress thermique », tandis que
« dâautres sont morts plus lentement », Ă©crivaientâils
dans la revue Nature. Or, les chercheurs ont réalisé
en 2017 de nouveaux relevés aériens, accompagnés de
plongĂ©es, pour Ă©valuer lâimpact des nouvelles vagues
de chaleur â encore plus intenses â survenues cette
annĂ©eâlĂ . [...]. Sur les 606 rĂ©cifs examinĂ©s consĂ©cutivement
en 2016 et 2017, il apparaĂźt que 22Â % ont
subi un blanchissement sévÚre lors des deux épisodes
de chaleur, mais que 22 % aussi ont été moins affectés
par le second, tandis que 9 % seulement lâont Ă©tĂ©
davantage. Les autres ont échappé à un processus
de dépérissement important dans les deux cas, car
ils se situent dans la partie sud de la Grande BarriĂšre,
moins touchée par les vagues de chaleur.
Pierre Le Hir, « Comment les coraux sâacclimatent tant bien
que mal au réchauffement », Le Monde, 10 décembre 2018.
ââ
â Proposition de synthĂšse
ââUne Ă©tude publiĂ©e par une Ă©quipe de chercheurs australiens et amĂ©ricains laisse entrevoir un espoir quant Ă lâavenir de la Grande BarriĂšre de corail australienne.
ââAprĂšs avoir alertĂ©, quelques mois plus tĂŽt, la communautĂ© australienne et internationale au sujet du pĂ©ril encouru par le massif corallien, ils dĂ©montrent cette fois que le rĂ©cif a Ă©tĂ© en partie prĂ©servĂ© de la dĂ©tĂ©rioration due au rĂ©chauffement climatique de ces derniĂšres annĂ©es.
ââSi les vagues de chaleur se sont intensifiĂ©es, le massif a Ă©tĂ© sĂ©rieusement endommagĂ© dans sa partie septentrionale, alors que sa partie mĂ©ridionale, moins exposĂ©e au rĂ©chauffement, a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e.