Équations polynomiales de degré supérieur ou
égal à 2
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A
Résolution des équations du second degré à coefficients réels
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Dans cette partie, a, b et c désignent trois nombres réels avec a=0 et z est un nombre complexe. On cherche à résoudre dans C l'équation az2+bz+c=0.
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Définition
On appelle discriminant du trinôme az2+bz+c le nombre réel, noté Δ, défini par : Δ=b2−4ac.
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Théorème
Soit (E):az2+bz+c=0 une équation du second degré d'inconnue z∈C.
1. Si Δ>0, alors (E) admet deux solutions réelles distinctes : z1=2a−b−Δ et z1=2a−b+Δ.
2. Si Δ=0, alors (E) admet une solution réelle : z0=2a−b.
3. Si Δ<0, alors (E) admet deux solutions complexes conjuguées : z1=2a−b−i∣Δ∣ et z2=z1=2a−b+i∣Δ∣.
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Remarque
Si Δ<0, on calcule la première solution z1 avec une des deux formules et la deuxième solution z2 en utilisant z2=z1.
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Démonstration
Les points 1. et 2. ont déjà été démontrés dans R en classe de première.
3. On écrit le trinôme sous forme canonique : a=0 donc az2+bz+c=a(z+2ab)2−4ab2−4ac=a(z+2ab)2−4aΔ.
Comme Δ<0, alors −Δ>0 donc Δ=−(−Δ)=i2×(−Δ).
Alors (E)⇔(z+2ab)2−i24a2−Δ=0 (en divisant par a=0) ⇔(z+2ab)2−(i2a∣Δ∣)2=0 ⇔(z+2ab−i2a∣Δ∣)(z+2ab+i2a∣Δ∣)=0 (d'après les identités remarquables) ⇔z+2ab−i2a∣Δ∣=0 ou z+2ab+i2a∣Δ∣=0 ⇔z+2ab=i2a∣Δ∣ ou z+2ab=−i2a∣Δ∣ ⇔z=−2ab+i2a∣Δ∣ ou z=−2ab−i2a∣Δ∣ (ces solutions sont conjuguées) ⇔z=2a−b+i∣Δ∣ ou z=2a−b−i∣Δ∣.
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p. 47, on explicite une méthode permettant de résoudre l'équation à coefficients complexes az2+bz+c=0.
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Exemple
Pour résoudre z2−4z+5=0, on calcule le discriminant du trinôme az2+bz+c :
Δ=(−4)2−4×1×5=−4.
Puisque −4<0, alors l'équation admet deux solutions complexes :
z1=2+i et z2=z1=2−i.
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Application et méthode - 6
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Énoncé
Résoudre dans C les équations suivantes. 1.9z2−6z+5=0 2.z=2−z2
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Méthode
On calcule le discriminant Δ=b2−4ac.
Si Δ⩾0, on résout l'équation comme dans R et si Δ<0, alors on écrit Δ=(i∣Δ∣)2 et on calcule z1=2a−b−i∣Δ∣ et z2=z1.
Il arrive de devoir d'abord se ramener à une équation de la forme az2+bz+c=0.
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Solution
1.Δ=(−6)2−4×9×5=−144<0 donc l'équation admet deux
solutions complexes conjuguées.
On a Δ=−144 donc ∣Δ∣=12.
Les solutions sont donc z1=2×9−(−6)−12i=31−32i et z2=z1=31+32i.
2. Pour z=0, z=2−z2⇔z2−2z+2=0. Δ=(−2)2−4×1×2=−4<0 donc l'équation admet deux solutions complexes conjuguées. On a ∣Δ∣=2 donc les solutions sont z1=2−(−2)−2i=1−i et z2=z1=1+i.
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B
Équations polynomiales à coefficients réels
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Définitions
Soit n un entier naturel et soient a0, a1, … , an des nombres réels avec an=0 .
On appelle fonction polynôme de degré n à coefficients réels (ou plus simplement polynôme de degré n), la fonction P définie sur C par P(z)=k=0∑nakzk.
L'équation P(z)=0 est appelée équation polynomiale de degré n.
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Remarque
Un polynôme est nul si, et seulement si, tous ses coefficients sont nuls.
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Notation
On note deg(P) le degré du polynôme P.
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Propriété 1
Soient z et a deux nombres complexes.
Pour tout entier naturel n non nul, zn−an=(z−a)k=0∑n−1zn−1−kak.
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Remarque
Lorsque an=1 , on dit que P est unitaire.
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Démonstration
Soient a∈C et n∈N∗. On veut montrer que zn−an=(z−a)k=0∑n−1zn−1−kak.
On développe : (z−a)k=0∑n−1zn−1−kak=k=0∑n−1zn−kak−k=0∑n−1zn−1−kak+1.
D'une part, k=0∑n−1zn−kak=zna0+zn−1a+zn−2a2+⋯+zn−(n−1)an−1 =zn+zn−1a+zn−2a2+…+zan−1 (car a0=1).
D'autre part, k=0∑n−1zn−1−kak+1=zn−1a+zn−2a2+…+zn−1−(n−2)an−1+zn−1−(n−1)an =zn−1a+zn−2a2+⋯+zan−1+an (car z0=1).
Donc, par différence, les termes se simplifient deux à deux sauf le premier et le dernier, ce qui donne bien : (z−a)k=0∑n−1zn−1−kak=zn−an.
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Remarque
La propriété 1. donne que, pour tout entier naturel n non nul, zn−an se factorise par z−a.
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Remarque
Une telle opération de simplification de la somme est appelée télescopage.
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Propriété 2
Soit a un nombre complexe.
Soit P un polynôme de degré supérieur ou égal à 1.
Si P(a)=0, alors P se factorise par z−a. Autrement dit, si P(a)=0, alors il existe un polynôme Q avec deg(Q)=deg(P)−1 tel que, pour tout z∈C, P(z)=(z−a)Q(z).
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Remarque
Si P(a)=0, alors a est appelé racine du polynôme P.
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Démonstration
On considère un polynôme complexe P de degré n⩾1 à coefficients réels.
Il existe alors n+1 réels notés α0 ; … ; αn avec αn=0 tels que, pour tout nombre complexe z, P(z)=p=0∑nαpzp.
Soit a∈C tel que P(a)=0.
Alors, d'après la propriété précédente, pour tout entier naturel non nul p :
zp−ap=(z−a)k=0∑p−1zp−1−kak.
Comme P(a)=0, alors, pour tout nombre complexe z, P(z)=P(z)−P(a)=p=0∑nαpzp−p=0∑nαpap ⇔P(z)=p=1∑nαp(zp−ap)=(z−a)p=1∑nαp(k=0∑p−1zp−1−kak) =(z−a)p=1∑nαp(zp−1+azp−2+…+ap−2z+ap−1)=(z−a)Q(z).
Puisque αn est non nul, Q est un polynôme de degré n−1, d'où le résultat.
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Propriété 3
Pour tout entier naturel n, un polynôme de degré n admet au plus n racines.
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Exemples
1. Pour tout nombre complexe z, on a z3−1=(z−1)(z2+z+1).
2. Soit P le polynôme complexe défini par P(z)=z3−2z2+z−2. 2 est une racine de P donc P se factorise par z−2 et on a, pour tout z∈C, P(z)=(z−2)(z2+1). On trouve exactement trois racines pour P:2, i et −i.
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Démonstration
Pour n∈N, on note Rn la proposition « Un polynôme de degré n admet au plus n racines. » On souhaite démontrer que Rn est vraie pour tout n∈N.
Initialisation : Un polynôme de degré 0 est une constante non nulle.
Ce polynôme n'a donc pas de racine, c'est‑à‑dire qu'il a au plus 0 racine.
On en déduit que R0 est vraie.
Hérédité : On considère un entier naturel k quelconque tel que Rk est vraie (hypothèse de récurrence), autrement dit vérifiant « Un polynôme de degré k admet au plus k racines. » On souhaite démontrer que Rk+1 est vraie, autrement dit que « Un polynôme de degré k+1 admet au plus k+1 racines. »
Soit P un polynôme de degré k+1.
Si P n'a pas de racine, il en compte alors 0 et 0<k+1, donc Rk+1 est vraie.
Si P admet au moins une racine a, alors, d'après la propriété précédente, il se factorise par z−a : il existe donc un polynôme Q de degré k tel que, pour tout nombre complexe z, P(z)=(z−a)Q(z).
D'après l'hypothèse de récurrence, Q a au plus k racines, ce qui fait que P en a au plus k+1.
Ainsi, R0 est vraie et, pour tout entier naturel k, si Rk est vraie, alors Rk+1 est vraie aussi. D'après le principe de récurrence, on déduit que, pour tout n∈N, Rn est vraie. Un polynôme de degré n∈N admet donc au plus n racines.
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Application et méthode - 7
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Énoncé
Soit P le polynôme défini sur C par P(z)=2z3+3z−5.
1. Montrer que 1 est une racine de P. 2. Déterminer les réels a, b et c tels que, pour tout z∈C, P(z)=(z−1)(az2+bz+c). 3. Résoudre dans C l'équation P(z)=0.
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Méthode
1. On vérifie que P(1)=0.
2. On développe le produit et on identifie terme à terme les coefficients des deux polynômes pour obtenir un système de quatre équations à trois inconnues a, b et c que l'on résout.
3. On utilise la propriété : « Un produit est nul si, et seulement si, au moins l'un de ses facteurs est nul. » et on résout l'équation du second degré en calculant son discriminant Δ=b2−4ac.
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Solution
1.P(1)=2×13+3×1−5=2+3−5=0 donc 1 est bien une racine de P.
2. Pour tout z∈C, P(z)=(z−1)(az2+bz+c) ⇔P(z)=az3+(b−a)z2+(c−b)z−c ⇔⎩⎪⎪⎪⎪⎪⎨⎪⎪⎪⎪⎪⎧ab−ac−b−c=2=0=3=−5⇔⎩⎪⎪⎪⎨⎪⎪⎪⎧a=2b=a=2c=3+b=5c=5, donc, pour tout z∈C, P(z)=(z−1)(2z2+2z+5).
3.P(z)=0⇔z=1 ou 2z2+2z+5=0.
On calcule le discriminant de 2z2+2z+5 : Δ=22−4×2×5=−36 donc 2z2+2z+5=0 admet deux solutions complexes conjuguées : z1=4−2−6i=−21−23i et z2=z1=−21+23i.
Conclusion : SC={1;−21−23i;−21+23i}.
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Exemple
Soient z1=1+2i et z2=1−2i les racines d'un polynôme unitaire P.
Comme z1+z2=2 et z1z2=z1z1=12+22=5, alors z1 et z2 sont les racines du trinôme P défini sur C par P(z)=z2−2z+5.
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Remarque
« Toutes ses racines » signifie que si plusieurs racines sont égales (racines doubles ou triples par exemple), alors il faut toutes les considérer individuellement dans la somme et le produit.
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