« Les succès de la vaccination, associés aux développements de la virologie et de l'immunologie modernes, nous ont incités à croire que les principes de l'immunisation étaient totalement élucidés […] . En fait, si les techniques de fabrication des vaccins ont énormément progressé, les concepts de la vaccination, bâtis sur les observations de pionniers comme Louis Pasteur ou Edward Jenner n'ont pas changé. Les idées sous-jacentes à la science vaccinale du XXIe siècle sont celles du XIXe siècle : il existerait en nous un système capable d'apprendre, de reconnaitre et de combattre nos ennemis microscopiques. Mais cette théorie classique montre que son champ d'application n'est pas infini.
Face aux principes solidement établis de l'immunisation, pourquoi les vaccins préventifs qui depuis plus d'un siècle nous ont délivré de nombreuses maladies infectieuses et ont même éradiqué la variole, ne sont-ils pas capables de nous débarrasser du VIH ? Même si certaines réponses ont été avancées il faut bien reconnaitre qu'aujourd'hui personne ne peut répondre clairement à cette question. […] Dans le cas du VIH, l'infection persiste, et on ne connait pas de cas de guérison. […] Il s'agit donc de faire mieux que la nature, ce qu'aucun des vaccins connus n'est capable de faire. Malheureusement, l'échec de la vaccination est général pour les microorganismes qui provoquent des infections dont on ne guérit pas spontanément. C'est le cas de l'herpès, de l'hépatite C, etc. Le problème est-il purement technique ou théorique ? »