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Sujet brevet 10
« Accepter d'être un homme »
Pour un zoom sur la 1re partie de l'épreuve, voir
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Texte
Le roi Créon a condamné Antigone à mort parce qu'elle n'a pas respecté ses
ordres. Son fils, Hémon, est le fiancé d'Antigone.
HÉMON entre en criant. – Père !
CRÉON court à lui, l'embrasse. – Oublie-la, Hémon ; oublie-la, mon petit.
HÉMON. – Tu es fou, père. Lâche-moi.
CRÉON le tient plus fort. – J'ai tout essayé pour la sauver, Hémon. J'ai tout essayé, je te le jure. Elle ne t'aime pas. Elle aurait pu vivre. Elle a préféré sa folie et la mort.
HÉMON crie, tentant de s'arracher à son étreinte. – Mais, père, tu vois bien qu'ils l'emmènent ! Père, ne laisse pas ces hommes l'emmener !
CRÉON. – Elle a parlé maintenant. Tout Thèbes sait ce qu'elle a fait. Je suis obligé de la faire mourir.
HÉMON s'arrache de ses bras. – Lâche-moi !
Un silence. Ils sont l'un en face de l'autre. Ils se regardent.
LE CHŒUR, s'approche. – Est-ce qu'on ne peut pas imaginer quelque chose, dire qu'elle est folle, l'enfermer ?
CRÉON. – Ils diront que ce n'est pas vrai. Que je la sauve parce qu'elle allait être la femme de mon fils. Je ne peux pas.
LE CHŒUR. – Est-ce qu'on ne peut pas gagner du temps, la faire fuir demain ?
CRÉON. – La foule sait déjà, elle hurle autour du palais. Je ne peux pas.
HÉMON. – Père, la foule n'est rien. Tu es le maître.
CRÉON. – Je suis le maître avant la loi. Plus après.
HÉMON. – Père, je suis ton fils, tu ne peux pas me la laisser prendre.
CRÉON. – Si, Hémon. Si, mon petit. Du courage. Antigone ne peut plus vivre. Antigone nous a déjà quittés tous.
HÉMON. – Crois-tu que je pourrai vivre, moi, sans elle ? Crois-tu que je l'accepterai, votre vie ? Et tous les jours, depuis le matin jusqu'au soir, sans elle. Et votre agitation, votre bavardage, votre vide, sans elle.
CRÉON. – Il faudra bien que tu acceptes, Hémon. Chacun de nous a un jour, plus ou moins triste, plus ou moins lointain, où il doit enfin accepter d'être un homme. Pour toi, c'est aujourd'hui… Et te voilà devant moi avec ces larmes au bord de tes yeux et ton coeur qui te fait mal – mon petit garçon, pour la dernière fois… Quand tu te seras détourné, quand tu auras franchi ce seuil tout à l'heure, ce sera fini.
CRÉON court à lui, l'embrasse. – Oublie-la, Hémon ; oublie-la, mon petit.
HÉMON. – Tu es fou, père. Lâche-moi.
CRÉON le tient plus fort. – J'ai tout essayé pour la sauver, Hémon. J'ai tout essayé, je te le jure. Elle ne t'aime pas. Elle aurait pu vivre. Elle a préféré sa folie et la mort.
HÉMON crie, tentant de s'arracher à son étreinte. – Mais, père, tu vois bien qu'ils l'emmènent ! Père, ne laisse pas ces hommes l'emmener !
CRÉON. – Elle a parlé maintenant. Tout Thèbes sait ce qu'elle a fait. Je suis obligé de la faire mourir.
HÉMON s'arrache de ses bras. – Lâche-moi !
Un silence. Ils sont l'un en face de l'autre. Ils se regardent.
LE CHŒUR, s'approche. – Est-ce qu'on ne peut pas imaginer quelque chose, dire qu'elle est folle, l'enfermer ?
CRÉON. – Ils diront que ce n'est pas vrai. Que je la sauve parce qu'elle allait être la femme de mon fils. Je ne peux pas.
LE CHŒUR. – Est-ce qu'on ne peut pas gagner du temps, la faire fuir demain ?
CRÉON. – La foule sait déjà, elle hurle autour du palais. Je ne peux pas.
HÉMON. – Père, la foule n'est rien. Tu es le maître.
CRÉON. – Je suis le maître avant la loi. Plus après.
HÉMON. – Père, je suis ton fils, tu ne peux pas me la laisser prendre.
CRÉON. – Si, Hémon. Si, mon petit. Du courage. Antigone ne peut plus vivre. Antigone nous a déjà quittés tous.
HÉMON. – Crois-tu que je pourrai vivre, moi, sans elle ? Crois-tu que je l'accepterai, votre vie ? Et tous les jours, depuis le matin jusqu'au soir, sans elle. Et votre agitation, votre bavardage, votre vide, sans elle.
CRÉON. – Il faudra bien que tu acceptes, Hémon. Chacun de nous a un jour, plus ou moins triste, plus ou moins lointain, où il doit enfin accepter d'être un homme. Pour toi, c'est aujourd'hui… Et te voilà devant moi avec ces larmes au bord de tes yeux et ton coeur qui te fait mal – mon petit garçon, pour la dernière fois… Quand tu te seras détourné, quand tu auras franchi ce seuil tout à l'heure, ce sera fini.
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Victorine Angélique Genève-Rumilly, La mort d'Antigone, XIXe siècle (musée de Grenoble, France).
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1re partie compréhension, analyse et interprétation
(1 h)
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1. (1 point)Quelles caractéristiques font de ce texte un texte théâtral ?
Aide
Si vous avez peur d'oublier quelque chose, demandez-vous ce qui le différencie d'un texte narratif.
2. Quel lien unit les deux personnages ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (1 point)
3. (2,5 points)
a. « Oublie-la » (l. 2) - « Lâche-moi ! » (l. 4) : quel est le type de phrase utilisé et le mode verbal employé ?
b. Quelle image cela donne-t-il de la situation ?
Aide
On vous demande quel effet est produit, c'est-à-dire de faire le lien entre la manière dont le texte est écrit et ce que ressent le lecteur en le lisant. Rappelez-vous de votre première impression à la lecture du texte !
c. Observez les didascalies jusqu'à la ligne 14 : en quoi les gestes de Créon et de Hémon traduisent-ils aussi cette situation ?
4.
Quelles sont les raisons invoquées par Créon pour ne pas sauver Antigone ? Cochez les réponses exactes.
(1,5 point)
Attention
N'allez pas trop vite en essayant de dire tout ce que vous savez : lisez bien la consigne.
5. (2,5 points)
a. Dans le dialogue entre le chœur et Créon (l. 15-21), repérez deux expressions répétées par l'un puis par l'autre.
b. Quel effet la répétition du chœur produit-elle ?
c. À l'inverse, quelle image Créon donne-t-il de lui-même dans ces deux répliques ?
6. (3 points)
a. Quel sentiment domine dans la dernière réplique de Hémon (l. 27-29) ?
b. Pourquoi peut-on dire que cette réplique est lyrique ? Observez notamment le type de phrase, le rythme et les répétitions.
7. (2 points)
a. Que signifie concrètement « le seuil » d'une maison ?
b. Que symbolise « le seuil » (l. 35) que va franchir Hémon ?
8. Créon est le roi, mais le trouvez-vous puissant ? Vous apporterez une réponse nuancée et fondée sur des citations précises du texte.
(2,5 points)
Attention
Attention à ne pas vous précipiter : on vous demande une réponse nuancée, c'està- dire de montrer que la situation est complexe.
9. Au cours de la scène, Créon est partagé entre deux attitudes à l'égard de son fils. Quelles sont-elles ? Appuyez-vous sur le texte et ce que vous avez repéré dans les questions précédentes pour présenter une réponse développée. (2,5 points)
10. À propos de l'image.(1,5 point)
a. Quels sont les trois personnages représentés ? Comment les avez-vous reconnus ?
b. Comparez les regards de Créon et de Hémon : qu'est-ce qui caractérise chacun d'eux et quel lien faites-vous avec le texte étudié ?
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2e partierédaction et maitrise de la langue
(2 h)
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Dictée et réécriture(10 points)
1. Dictée : jean Anouilh,
Antigone, 1946.
Les dictées des brevets blancs sont
regroupées p. .
Aide
Je me relis plusiuer fois pour vérifier :
les accords dans le GN ;
les accords sujet-verbe ;
les accords du participe passé ;
les homophones.
les accords dans le GN ;
les accords sujet-verbe ;
les accords du participe passé ;
les homophones.
2. Réécrivez le passage : « Et te voilà, devant moi avec ces larmes… » à « ce sera
fini » (l. 26 à 29) en remplaçant la 2e personne du singulier par la 2e personne
du pluriel.
Et te voilà devant moi avec ces larmes au bord de tes yeux et ton cœur qui te fait mal […]. Quand tu te seras détourné, quand tu auras franchi ce seuil tout à l'heure, ce sera fini.
Et te voilà devant moi avec ces larmes au bord de tes yeux et ton cœur qui te fait mal […]. Quand tu te seras détourné, quand tu auras franchi ce seuil tout à l'heure, ce sera fini.
Aide
Quel changement me demande-t-on ?
✔genre / personne
✔ temps / mode
Je fais attention :
;
,
✔discours direct / indirect
Je fais attention :
✔genre / personne
✔ temps / mode
Je fais attention :
;
,
✔discours direct / indirect
Je fais attention :
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Travail d'écriture(20 points)
Vous traiterez au choix l'un des deux sujets suivants. Votre texte aura une longueur minimale de deux pages.
Sujet de réflexion
« Chacun de nous a un jour, plus ou moins triste, plus ou moins lointain, où
il doit enfin accepter d'être un homme », dit Créon à son fils (l. 25-26). Selon
vous, que signifie devenir adulte ?
Vous proposerez une réponse organisée, qui s'appuiera sur au moins quatre arguments illustrés d'exemples tirés de vos lectures et de votre propre expérience (ou observés dans votre entourage).
Vous proposerez une réponse organisée, qui s'appuiera sur au moins quatre arguments illustrés d'exemples tirés de vos lectures et de votre propre expérience (ou observés dans votre entourage).
Aide
Sujet d'invention
Eurydice, la femme de Créon, a entendu la fin de l'échange et vu Hémon
quitter la salle du palais, en proie au désespoir. Restée seule avec Créon, elle
lui demande d'abord la raison du comportement de son fils puis tente de le
convaincre de libérer Antigone.
Votre dialogue, construit comme un texte de théâtre, comprendra une partie narrative puis une partie argumentative. Vous penserez à intégrer des didascalies et un ou deux apartés.
Votre dialogue, construit comme un texte de théâtre, comprendra une partie narrative puis une partie argumentative. Vous penserez à intégrer des didascalies et un ou deux apartés.
Aide
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Oups, une coquille
j'ai une idée !
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YolèneÉmilieJean-PaulFatimaSarah