Évaluation

Thérèse Raquin, Émile Zola

Objet d'étude 2 • Lire et suivre un personnage : itinéraires romanesques

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Texte

Thérèse a été élevée par sa tante, qui la marie avec son cousin Camille. Malheureuse en mariage, cloitrée avec un homme malade, elle rêve d'une vie plus exaltante. Elle devient la maitresse de Laurent, un jeune peintre sans avenir.

Parfois elle passait ses bras au cou de Laurent, elle se traînait sur sa poitrine, et, d'une voix encore haletante :
– Oh ! si tu savais, disait-elle, combien j'ai souffert ! J'ai été élevée dans l'humidité tiède de la chambre d'un malade. Je couchais avec Camille ; la nuit, je m'éloignais de lui, écœurée par l'odeur fade qui sortait de son corps. Il était méchant et entêté ; il ne voulait pas prendre les médicaments que je refusais de partager avec lui ; pour plaire à ma tante, je devais boire de toutes les drogues. Je ne sais comment je ne suis pas morte… Ils m'ont rendue laide, mon pauvre ami, ils m'ont volé tout ce que j'avais, et tu ne peux m'aimer comme je t'aime. Elle pleurait, elle embrassait Laurent, elle continuait avec une haine sourde. [...] Thérèse respirait fortement, elle serrait son amant à pleins bras, elle se vengeait, et ses narines minces et souples avaient de petits battements nerveux.
– Tu ne saurais croire, reprenait-elle, combien ils m'ont rendue mauvaise. Ils ont fait de moi une hypocrite et une menteuse… Ils m'ont étouffée dans leur douceur bourgeoise, et je ne m'explique pas comment il y a encore du sang dans mes veines… J'ai baissé les yeux, j'ai eu comme eux un visage morne et imbécile, j'ai mené leur vie morte. Quand tu m'as vue, n'est-ce pas ? j'avais l'air d'une bête. J'étais grave, écrasée, abrutie. Je n'espérais plus en rien, je songeais à me jeter un jour dans la Seine… Mais, avant cet affaissement, que de nuits de colère ! Là-bas, à Vernon, dans ma chambre froide, je mordais mon oreiller pour étouffer mes cris, je me battais, je me traitais de lâche. Mon sang me brûlait et je me serais déchiré le corps. À deux reprises, j'ai voulu fuir, aller devant moi, au soleil ; le courage m'a manqué, ils avaient fait de moi une brute docile avec leur bienveillance molle et leur tendresse écœurante. Alors j'ai menti, j'ai menti toujours. Je suis restée là toute douce, toute silencieuse, rêvant de frapper et de mordre. [...] Alors Thérèse se taisait, frémissante, comme orgueilleuse et vengée.
Émile Zola
Thérèse Raquin, chapitre 7, 1873.
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Questions

Compétences de lecture
10 points

1. Présentez le personnage de cet extrait et décrivez sa personnalité. Justifiez votre réponse par un relevé du texte. (3 points)

2. Quelle est la tonalité dominante de cet extrait ? Justifiez en vous appuyant sur le lexique, la syntaxe et les procédés d'écriture. (3 points)

3. Par quels procédés littéraires l'auteur fait-il partager au lecteur les pensées de Thérèse ? (3 points)

4. Donnez un titre à cet extrait. (1 point)

Compétences d'écriture
10 points

Thérèse a pris conscience de sa situation et souhaite quitter son mari. Elle décide de l'affronter et lui expose les raisons de son départ. Imaginez le dialogue.
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