Madame Bœuf fixe, quelques instants, attentivement, le rhinocéros tournant en rond, en bas ; elle pousse brusquement un cri terrible.
        MADAME BŒUF. – Mon Dieu ! Est-ce possible !
        BÉRENGER, (à Mme Bœuf ). – Qu'avez-vous ?
        MADAME BŒUF. – C'est mon mari ! Bœuf, mon pauvre Bœuf, que t'est-il arrivé ?
        DAISY, (à Mme Bœuf ). – Vous en êtes sûre ?
        MADAME BŒUF. – Je le reconnais, je le reconnais. 
        Le rhinocéros répond par un barrissement violent, mais tendre.
        [...] 
        MONSIEUR PAPILLON. – Si vous voulez divorcer... Vous avez maintenant une bonne raison.
        DUDARD. – Ce sera certainement à ses torts.
        MADAME BŒUF. – Non ! le pauvre ! Ce n'est pas le moment, je ne peux pas abandonner mon mari dans cet état. 
        BOTARD. – Vous êtes une brave femme.
        DUDARD, (à Madame Bœuf ). – Mais qu'allez-vous faire ?
        En courant vers la gauche, elle se précipite vers le palier.
        BÉRENGER. – Attention !
        MADAME BŒUF. – Je ne peux pas l'abandonner, je ne peux pas l'abandonner.
        DUDARD. – Retenez-la.
        MADAME BŒUF. – Je l'emmène à la maison !
        MONSIEUR PAPILLON. – Qu'est-ce qu'elle veut faire ?
        MADAME BŒUF, se préparant à sauter au bord du palier. – Je viens, mon chéri, je viens.
        BÉRENGER. – Elle va sauter.
        BOTARD. – C'est son devoir.
        DUDARD. – Elle ne mourra pas.