Un des plus grands malheurs de la vérité, c'est d'être invraisemblable.
C'est pour cela qu'on la cache aux rois avec la flatterie, et aux lecteurs
avec le roman, qui n'est pas, comme quelques-uns le croient, une exagération du possible, mais un faible pastiche
du réel.
Un jour, quand nous serons fatigué d'être romancier, nous nous
ferons peut-être historien, et nous raconterons certaines aventures
contemporaines et authentiques qui seront si vraies que personne n'y
voudra croire. En attendant cette époque, et comme notre recueil déjà
nombreux ne peut que s'augmenter dans l'avenir, nous en détacherons,
en faveur de ceux de nos lecteurs qui ne veulent que des choses arrivées
une simple histoire où nous ne changerons que les noms, bien entendu.
Après notre mort, on trouvera dans nos papiers les noms véritables
des principaux personnages.
une pâle imitation.