Elle le regrettait presque, ce vieillard crédule et vain
qui s'était laissé duper,
puis terroriser [...]. Et ç'avait été bon d'étrangler les poulets du pope
que
Kostis emporterait sous sa veste, les soirs où il se glissait à la dérobée jusqu'au
presbytère, et d'accuser ensuite les renards de ce larcin. Ç'avait même été
bon, une nuit où le vieux s'était levé, réveillé par leur babil
d'amour sous
le platane, de deviner le vieil homme penché à la fenêtre, épiant chaque
mouvement de leurs ombres sur le mur du jardin, grotesquement partagé
entre la crainte du scandale, celle d'un coup de feu, et l'envie de se venger.
La seule chose qu'Aphrodissia eût à reprocher à Kostis, c'était précisément le
meurtre de ce vieillard, qui servait malgré lui de couverture à leurs amours.
Depuis son veuvage, personne n'avait soupçonné les rendez-vous dangereux donnés à Kostis pendant les nuits sans lune [...]. Personne ne s'était
douté [...] qu'Aphrodissia était restée terrée à quelques lieues du village [...].
Et c'était là que l'enfant était venu au monde, et qu'il avait fallu l'étouffer
entre deux paillasses, faible et nu comme un chaton nouveau-né, sans avoir
pris la peine de le laver après sa naissance.
Il s'agit du mari d'Aphrodissia, un prêtre grec, qu'elle trompe avec Kostis.
prêtre grec.