Les corridors de développement peuvent-ils permettre l'intégration et le désenclavement de l'Amérique latine ?

L'Amérique latine se compose de pays à différents niveaux de développement ; elle compte ainsi des pays émergents qui sont les plus dynamiques de la région (Brésil, Argentine, Mexique), des pays en développement (le reste des États), un pays parmi les moins avancés (Haïti) et un pays en crise (Venezuela). Face à ces inégalités de développement, des coopérations entre les États sud-américains, de différentes natures, se mettent en place afin d'encourager les échanges et les solidarités entre États.

Cette région coopère dans le commerce mondial avec les autres régions du monde grâce à ses principaux ports (Rio de Janeiro, Santos, Buenos Aires, Valparaiso, Callao, Chancay), ainsi que par le canal de Panama, un axe stratégique du commerce mondial. La côte Est est ainsi une interface maritime majeure mais deux pays enclavés n'ont pas d'accès maritime (Bolivie, Paraguay).

Deux projets de corridors bi-océaniques cherchent à favoriser une meilleure intégration régionale et mondiale : un corridor ferroviaire Santos-Ilo et un corridor routier Porto Alegre-Coquimbo, financé en partie par la Chine. La région est perçue comme une extension du projet chinois de nouvelle route de la soie, avec le nouveau port de Chancay. Le Forum PROSUR vise enfin à relancer l'intégration régionale face aux difficultés de l'UNASUR (Brésil, Colombie, Équateur, Pérou, Argentine, Chili, Paraguay). Toutefois, ces projets restent fortement conflictuels, en témoignent les tensions entre États-Unis et Chine.