Français 4e - 2022

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Questionnement 1 : Dire l'amour
Ch. 1
Comment dire les nuances de l'amour ?
Ch. 2
Roméo et Juliette : une histoire d’amour mythique ?
Questionnement 2 : Individu et société : confrontations de valeurs ?
Ch. 3
Des valeurs en confrontation ?
Ch. 4
Le Cid entre amour, honneur et devoir ?
Ch. 5
Les Misérables : un roman réaliste ?
Questionnement 3 : La fiction pour interroger le réel
Ch. 6
« Un parricide » : le récit d’un drame social ?
Ch. 7
« Magie » : un récit aux frontières du réel ?
Questionnement 4 : Informer, s’informer, déformer ?
Ch. 8
Comment mieux informer et s’informer ?
Questionnement complémentaire : La ville, lieu de tous les possibles ?
Ch. 10
Comment la science-fiction imagine-t-elle la ville ?
Étude de la langue
Ch. 11
Lexique
Ch. 12
Grammaire
Ch. 13
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Ch. 14
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Chapitre 9
Texte et image 2

« La vie affluait »

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Florent, fraîchement évadé du bagne de Cayenne, découvre les Halles avant que le jour ne soit levé. Il est accompagné de Claude.

Des quartiers dormaient encore, clos de leurs grilles. Les pavillons du beurre et de la volaille alignaient leurs petites boutiques treillagées1, allongeaient leurs ruelles désertes sous les files des becs de gaz 2. Le pavillon de la marée3 venait d'être ouvert ; des femmes traversaient les rangées de pierres blanches, tachées de l'ombre des paniers et des linges oubliés. Aux gros légumes, aux fleurs et aux fruits, le vacarme allait grandissant. De proche en proche, le réveil gagnait la ville4, du quartier populeux où les choux s'entassent dès quatre heures du matin, au quartier paresseux et riche qui n'accroche des poulardes et des faisans à ses maisons que vers les huit heures.
Mais, dans les grandes rues couvertes, la vie affluait. Le long des trottoirs, aux deux bords, des maraîchers étaient encore là, de petits cultivateurs, venus des environs de Paris, étalant sur des paniers leur récolte de la veille au soir, bottes de légumes, poignées de fruits. Au milieu du va-et-vient incessant de la foule, des voitures entraient sous les voûtes, en ralentissant le trot sonnant de leurs chevaux. Deux de ces voitures, laissées en travers, barraient la rue. Florent, pour passer, dut s'appuyer contre un des sacs grisâtres, pareils à des sacs de charbon, et dont l'énorme charge faisait plier les essieux5 ; les sacs, mouillés, avaient une odeur fraîche d'algues marines ; un d'eux, crevé par un bout, laissait couler un tas noir de grosses moules. À tous les pas, maintenant, ils6 devaient s'arrêter. La marée arrivait, les camions se succédaient, charriant7 les hautes cages de bois pleines de bourriches8, que les chemins de fer apportent toutes chargées de l'Océan. Et, pour se garer9 des camions de la marée de plus en plus pressés et inquiétants, ils se jetaient sous les roues des camions du beurre, des œufs et des fromages, de grands chariots jaunes, à quatre chevaux, à lanternes de couleur ; des forts enlevaient les caisses d'œufs, les paniers de fromages et de beurre, qu'ils portaient dans le pavillon de la criée10, où des employés en casquette écrivaient sur des calepins, à la lueur du gaz. Claude était ravi de ce tumulte ; il s'oubliait à11 un effet de lumière, à un groupe de blouses, au déchargement d'une voiture. Enfin, ils se dégagèrent.Comme ils longeaient toujours la grande rue, ils marchèrent dans une odeur exquise qui traînait autour d'eux et semblait les suivre. Ils étaient au milieu du marché des fleurs coupées. Sur le carreau, à droite et à gauche, des femmes assises avaient devant elles des corbeilles carrées, pleines de bottes de roses, de violettes, de dahlias, de marguerites. Les bottes s'assombrissaient, pareilles à des taches de sang, pâlissaient doucement avec des gris argentés d'une grande délicatesse. Près d'une corbeille, une bougie allumée mettait là, sur tout le noir d'alentour, une chanson aiguë de couleurs, les panachures12 vives des marguerites, le rouge saignant des dahlias, le bleuissement des violettes, les chairs vivantes des roses. Et rien n'était plus doux ni plus printanier que les tendresses de ce parfum rencontrées sur un trottoir, au sortir des souffles âpres13 de la marée et de la senteur pestilentielle14 des beurres et des fromages.
Émile Zola
Le Ventre de Paris, 1873.

1. Fermées par un grillage.
2. Lampadaires.
3. Partie des Halles réservée à la vente de produits de la mer.
4. En l'occurrence, les Halles, ville dans la ville.
5. Barres situées entre les roues.
6. Florent et Claude.
7. Transportant.
8. Paniers.
9. Se mettre à l'abri.
10. Partie des Halles où la vente se fait en gros.
11. Se laissait distraire par.
12. Taches de couleur qui se mêlent à la couleur principale.
13. Désagréables.
14. Infecte

Lecture du texte

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Émile Zola

 (1840-1902)
Émile Zola est un romancier, nouvelliste et journaliste français qui a connu le succès avec Les Rougon-Macquart, un ensemble de vingt romans qui a pour ambition de décrire la société contemporaine à travers l'histoire d'une famille. Le Ventre de Paris constitue le troisième volume de cet ensemble romanesque.
Placeholder pour Portrait de Émile ZolaPortrait de Émile Zola
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Placeholder pour Victor Gilbert, Le Pavillon de la marée aux Halles, 1881, huile sur toile, 83,1 × 119,4 cm (collection privée). Victor Gilbert, Le Pavillon de la marée aux Halles, 1881, huile sur toile, 83,1 × 119,4 cm (collection privée).
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Victor Gilbert, Le Pavillon de la marée aux Halles, 1881, huile sur toile, 83,1 × 119,4 cm (collection privée).

Placeholder pour Victor Gilbert, Le Carreau des HallesVictor Gilbert, Le Carreau des Halles
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Victor Gilbert, Le Carreau des Halles, 1880, huile sur toile, 53,7 x 73,7 cm (Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre).

Placeholder pour Léon Lhermitte, Les HallesLéon Lhermitte, Les Halles
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Léon Lhermitte, Les Halles, 1895, huile sur toile, 460 x 690 cm (Petit Palais, Paris).

Placeholder pour Jean Béraud, Les Halles, marché central de ParisJean Béraud, Les Halles, marché central de Paris
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Jean Béraud, Les Halles, marché central de Paris, 1879, huile sur toile, The Haggin Museum (Stockton, Californie, États-Unis).
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Questionnement A

Compréhension

A-1. Après avoir lu le texte, dites ce que sont les Halles au XIXe siècle.
A-2. Résumez le trajet de Florent et Claude à travers les Halles, en indiquant par quels quartiers ou pavillons ils passent, et ce qu'on y vend.

Analyse et interprétation

A-3. Montrez en citant le texte que cette traversée des Halles est tout à la fois plaisante et désagréable.
A-4. Comment Zola rend-il compte de la profusion des produits ?

Langue

A-5. a) À quel temps les verbes sont-ils majoritairement conjugués ?
A-5. b) Quelle est la valeur de ce temps ?
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Questionnement B

Compréhension

B-1. Quelle impression se dégage de cette description ?
B-2. Proposez un résumé du texte qui en précise les différents moments.

Analyse et interprétation

B-3. Quels sens (vue, ouïe, etc.) sont évoqués dans cette description ? Donnez des exemples pour chacun.
B-4. Pourquoi peut-on dire que ce texte est pictural ?
B-5. Quel(s) lien(s) pouvez-vous établir entre ce texte et celui de Balzac (voir ) ?

Écriture

B-6. Image En un paragraphe, décrivez le pavillon de la marée aux Halles en vous appuyant sur la toile de Victor Gilbert et sur le texte de Zola. (20 lignes)
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Question commune
En quoi cette description des Halles est-elle réaliste ?
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