Repères - Le romantisme engagé : des luttes politiques et sociales
P.346-347
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Repères art et littérature / Idées
Le romantisme engagé : des luttes politiques et sociales
CARTE D'IDENTITÉ
Origine
Dans une société bourgeoise, individualiste et inégalitaire, certains romantiques
s’engagent auprès du peuple dans les luttes politiques et sociales.
Où ?
En Europe. Dans certains pays, le romantisme engagé accompagne les luttes pour
l’indépendance politique.
Quand ?
En France, pendant la moitié du XIXe siècle, après la chute de Napoléon Ier en
1815, dans un contexte de changements politiques.
◈ Des artistes engagés
dans la vie politique
◆ À la chute de Napoléon Ier, la
restauration de la monarchie
provoque un désenchantement
politique chez les
jeunes romantiques. Mais,
à la faveur des révolutions
de 1830 et de 1848, certains
artistes s’engagent, comme
Alphonse de Lamartine et
Victor Hugo.
◆ Leurs parcours politiques
présentent de nombreuses similitudes : royalistes au début de leur jeunesse, ils
deviennent progressivement républicains. Ils sont tous deux élus députés, Alphonse
de Lamartine en 1833, Victor Hugo en 1848. Lamartine est par ailleurs le chef de l’Opposition
à partir de 1843.
◈ L’artiste, un prophète pour
le peuple
◆ Victor Hugo développe sa propre
vision de la mission du poète :
être un guide, une lumière pour le
peuple. Présenté comme une figure
prophétique, le poète détient une
vérité et doit mettre ce pouvoir au
service de la communauté.
Texte A
Le poète en des jours impies
Vient préparer des jours meilleurs.
ll est l’homme des utopies,
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
C’est lui qui sur toutes les têtes,
En tout temps, pareil aux prophètes,
Dans sa main, où tout peut tenir,
Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue,
Comme une torche qu’il secoue,
Faire flamboyer l’avenir !
Victor Hugo,« Fonction du poète »,
Les Rayons et les Ombres, 1840.
◈ La lutte contre Napoléon III
◆ Lamartine se présente contre Louis-Napoléon Bonaparte
(le futur Napoléon III) aux à l’élection présidentielle de
1848, lors du rétablissement de la République, mais il
est nettement battu. Menacé par le régime autoritaire
de Napoléon III, il est contraint au silence.
◆ Hugo soutient la candidature de Louis-Napoléon
Bonaparte en 1848. Mais il n’accepte pas la dérive
autoritaire du président, et s’exile volontairement en
Belgique, puis à Jersey et à Guernesey, peu après le
coup d’État de 1851. Il publie alors des textes violents contre le despote, parmi lesquels figurent le pamphlet Napoléon
le Petit et le recueil de poèmes politiques Les Châtiments (1852). Il n’accepte de revenir qu’après le départ de l’empereur.
◆ De nombreux poètes, comme Marceline Desbordes-Valmore ou Alfred de Vigny, dénoncent la répression meurtrière des
révolutions de 1830 et de 1848, de la nuit du coup d’État de 1851 ou encore d’insurrections locales.
Texte B
Immédiatement, dès le soir du 4 décembre, le bouillonnement
public tomba. La stupeur glaça Paris. L’indignation
qui élevait la voix devant le coup d’État se
tut subitement devant le carnage. [...] Tout était fini.
Louis-Bonaparte avait noyé la République dans le sang
de Paris.
Victor Hugo, Napoléon le Petit, « Le Crime », 1852.
◈ Des engagements sociaux
◆ En tant que députés, Alphonse de Lamartine et Victor
Hugo s’impliquent particulièrement dans la lutte
contre la misère : en 1849, Victor Hugo prononce ainsi
le célèbre « Discours contre la misère ». La lutte contre
la peine de mort devient aussi l’une de leurs priorités.
Alphonse de Lamartine instaure le suffrage universel
(masculin) et lutte contre l’esclavage.
◆ Ils utilisent tous deux la poésie : la tonalité pathétique
pour émouvoir, satirique pour critiquer. Mais le combat
passe aussi par des romans, comme Claude Gueux (1834),
qui dénonce le système judiciaire et carcéral, et Les Misérables
(1862) — tous deux de Victor Hugo.
◆George Sand, à travers des romans comme Indiana (1832),
peint le destin d’héroïnes mal mariées, et se fait l’avocate
des femmes de son siècle. Elle écrit aussi dans plusieurs
journaux pour améliorer la condition ouvrière.
Voir les réponses
1
Texte B a. Quelles sont les figures de style utilisées
dans la dernière phrase ?
b. Pourquoi Victor Hugo dit-il que la République est
tuée par celui qu’il appelle « Louis-Bonaparte » ?
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