⬥ Le
Zhuangzi ou
Tchouang-tseu, du nom de son auteur (ou ses auteurs), est composé de 33 sections ou chapitres traditionnellement répartis en trois groupes :
- Les « chapitres internes » (1 à 7)
- Les « chapitres externes » (8 à 22)
- Les « chapitres mixtes » ou « divers » (23 à 33)
Seuls les 7 « chapitres internes » sont attribués à Zhuangzi lui-même. Les autres ont très probablement été écrits par ses disciples ou amis, y compris de manière très postérieure.
⬥ On ne trouvera pas dans l’ouvrage
Zhuangzi un plan rigoureux, et même le découpage des chapitres ne permet pas de voir une unité de sujet dans chacun d’eux. D’une manière générale, la pensée orientale est d’ailleurs assez peu perméable à l’idée d’un système philosophique tel qu’on en trouve chez de nombreux penseurs occidentaux. On peut cependant dégager deux idées et thèmes récurrents :
- Comme l’affirmait déjà Lao-tseu (Laozi), le Tao (ou Dao) est un axe autour duquel tout est ordonné. Le Tao ne peut être pleinement expliqué par des mots, ni d’ailleurs par le silence. On peut cependant affirmer qu’il est le Principe par excellence, principe d’unité qui transcende toutes les différences que, par ignorance, les êtres humains établissent entre les êtres.
- Le « saint » ou le « sage » taoïste est celui qui, à la suite d’une longue et exigeante purification spirituelle et intellectuelle, parvient à se libérer des passions et des erreurs du commun et à saisir l’unité du Tao, c’est-à-dire l’unité des choses qui semblent différentes ou opposées (chaud - froid, lumineux - obscur, etc.).
⬥ La forme du texte du Zhuangzi est également significative : pas d’exposé théorique abstrait, mais une multitude d’apologues (parfois drôles), de métaphores, de questions sans réponses, d’ambiguïtés, de paradoxes et même de contradictions : les mots sont en effet, par essence, incommensurablement en deçà de la transcendance du Tao.