Iphicrate : – Méconnais-tu ton maître, et n'es-tu plus mon esclave ?
Arlequin, se reculant d'un air sérieux : – Je l'ai été, je le confesse à ta honte, mais va, je te
pardonne ; les hommes ne valent rien. Dans le pays d'Athènes, j'étais ton esclave ; tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour, on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là ; tu m'en diras ton sentiment, je t'attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent
recevaient la même leçon que toi. Adieu, mon ami ; je vais trouver mes camarades et tes maîtres.