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a. Identifiez le type d’incipit des extraits suivants.
b. Selon vous, sur quelle fonction de l’incipit les auteurs mettent‑ils à chaque fois l’accent ?
1. La chaleur du soleil faisait fendre la terre ; pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était évanoui. La pierre gémissait de chaleur. Le mois d’août pesait sur le massif du Gargano
1 avec l’assurance d’un seigneur. Il était impossible de croire qu’en ces terres, un jour, il avait pu pleuvoir.
Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta, 2004.
1. Massif dans la région des Pouilles, dans le sud de l’Italie.
2. En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu’une carapace, et, en relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux plus rigides, son abdomen sur le haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu’à peine.
Franz Kafka, La Métamorphose, trad. de Bernard Lortholary, 1988.
3. Dans la petite ville de Vevey, en Suisse, se trouve un hôtel particulièrement confortable. Il s’y trouve, certes, beaucoup d’hôtels ; car la distraction des touristes est l’activité de l’endroit, qui, comme s’en souviendront bien des voyageurs, se situe au bord d’un lac remarquablement bleu ‒ lac qu’il incombe à chaque touriste de visiter.
Henry James, Daisy Miller, 1878, trad. de Jean Pavans, 2001.
4. Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient‑ils ? Que vous importe ? D’où venaient‑ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient‑ils ? Est‑ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient‑ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici‑bas était écrit là‑haut.
Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître, 1796.