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Thème 2
Étude de cas transversale
Les investissements chinois en Afrique
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Introduction
Depuis les années 2000, la présence chinoise s'affirme en Afrique. Sur ce continent
longtemps dominé par l'Europe, ce phénomène massif prend des formes
multiples et a des conséquences plurielles sur les territoires.
Comment les investissements chinois en Afrique témoignent‑ils d'une recomposition des acteurs et des espaces de la production à différentes échelles ?
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Actualisation 2023
Afrique
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Superficie : 30,37 millions km2
Population :
1,216 milliard d'hab.
1,460 milliard d'hab.
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A
La Chine, premier partenaire commercial de l'Afrique
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Doc. 1
Carte interactive
Les IDE chinois en Afrique
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Doc. 2
L'explosion du commerce entre la Chine
et l'Afrique
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Doc. 3
Une présence chinoise multiforme
Depuis l'an 2000, le commerce et les investissements
chinois en Afrique ont explosé. La diplomatie chinoise
en a été le catalyseur, associant aides et prêts publics en
faveur de projets d'infrastructures, ces derniers étant
confiés à de grandes entreprises publiques. Ces montages
financiers ont pris parfois la forme de package deals prévoyant
de rémunérer le partenaire chinois en matières
premières. Cette dynamique s'inscrit dans la stratégie
nationale chinoise de sécurisation de ses approvisionnements.
Dans un second temps, des entreprises chinoises
confrontées à un marché intérieur très concurrentiel sont
venues chercher de nouveaux débouchés.
Les 2 000 entreprises chinoises recensées en 2013 en
Afrique sont très diverses : firmes d'État, grandes entreprises
privées et PME. Les premières sont surtout actives
dans le BTP (infrastructures urbaines, routes, chemins de
fer, barrages, hydroélectricité), l'exploitation forestière,
l'extraction minière et pétrolière. Les investissements se
concentrent dans les pays les mieux dotés en matières premières
(Angola, Algérie, RDC) et ceux ayant un grand
marché intérieur (Nigeria, Éthiopie, Afrique du Sud). Ils
sont portés par environ 1 million de Chinois, parmi lesquels
de nombreux migrants individuels qui travaillent
dans les grands projets et dans les services (import‑export,
commerce de détail, hôtellerie, restauration, médecine
chinoise).
Carto, 1er mars 2019
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Doc. 4
Inauguration de la nouvelle ligne de train reliant Addis‑ Abeba à Djibouti
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Inaugurée en octobre 2016, cette nouvelle ligne
ferroviaire de 750 km relie
la capitale éthiopienne
à Djibouti, où se situe la
première base militaire
chinoise à l'étranger. Ce
projet a ét é entièrement
construit et financé par
des entreprises chinoises.
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Doc. 5
Des investissements qui se diversifient
La Chine pourrait jouer les premiers rôles sur le continent où
elle est le principal investisseur dans le secteur des énergies vertes,
loin devant la France et l'Italie. […] Selon le dernier rapport publié
par l'Agence internationale de l'énergie, les entreprises chinoises
construisent actuellement 30 % des nouvelles capacités électriques
en Afrique subsaharienne, soit plus de deux cents projets entre
2010 et 2020. « On peut dire qu'un mégawatt sur deux est chinois,
résume David Bénazéraf, responsable du programme Chine à l'IEA
et auteur du rapport. Si on met à part les investissements réalisés en
Afrique du Sud, c'est même 46 % des nouvelles capacités électriques
en Afrique subsaharienne qui sont construites par des entreprises
chinoises avec une large place faite aux barrages. » Car 60 % des
barrages construits en Afrique sont chinois. […] Sur les 94 barrages
déjà construits en Afrique, certains sont particulièrement controversés,
comme celui de Merowe au Soudan. « Pour l'Afrique cela
reste cependant une véritable chance, modère David Bénazéraf.
Près de 635 millions d'Africains n'ont pas accès à l'électricité. Avec
ces projets réalisés par la Chine, ce sont 120 millions de personnes
qui auront accès à l'énergie. C'est évidemment positif mais loin
d'être suffisant. D'autres acteurs doivent s'impliquer pour électrifier
le continent. » […] Pourquoi cet engouement ? « D'abord, la
Chine cherche des débouchés pour ses entreprises et on voit que les
principaux contrats sont réalisés par de grosses entreprises d'État
comme Sinohydro », explique David Bénazéraf. […] À regarder la
carte de ces investissements chinois dans le domaine électrique, on
voit d'ailleurs qu'elle rejoint celle de ses principaux partenaires sur
le continent : le sud et l'est de l'Afrique représentent les deux tiers
des investissements chinois, contre 26 % pour l'Afrique de l'Ouest
et seulement 8 % pour l'Afrique centrale.
Sébastien Le Belzic
« Quand la Chine rend l'Afrique plus verte »,
Le Monde, 26 juillet 2016
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Questions
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1. Rappelez ce qu'est un IDE. Quelles sont les
principales destinations des IDE chinois en
Afrique ?(Doc. 1 et 5)
2. Décrivez l'évolution du commerce entre la Chine et l'Afrique.(Doc. 2 et 3)
3. Justifiez le titre du document.(Doc. 3)
4. Relevez les secteurs où les
investissements chinois sont les plus
massifs.(Doc. 3, 4 et 5)
5.
Changer d'échelle : du régional au mondial
Quelle est la
place de la Chine et celle du continent
africain dans la mondialisation ?
6.
Changer d'échelle : du régional au mondial
Expliquez le rôle
stratégique des matières premières dans
l'économie actuelle.
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B
Les conséquences des investissements chinois sur les territoires
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Doc. 6
Des investissements qui transforment les villes
Avec ses lanternes rouges suspendues à l'entrée, cet
ensemble de treize tours au milieu de palmiers pourrait
aussi bien se trouver à Shenzhen, à Chongqing ou
dans la banlieue de Shanghai. Le processus de « sinisation » touche une bonne partie de la ville. Les voitures
circulent sur des routes chinoises parfaitement lisses,
des grues chinoises bâtissent des immeubles de plus en
plus hauts, des machines à coudre ronronnent dans des
usines chinoises au sein de zones industrielles chinoises,
les touristes arrivent dans un aéroport agrandi par les
Chinois et des passagers se rendent au travail dans
des trains chinois ultramodernes. En un mot, Addis‑Abeba est en train de devenir une ville construite par
les Chinois.
[…] Le gouvernement éthiopien, qui voyait la Chine
comme un modèle de développement, lui a confié la
construction de son infrastructure […]. En vingt ans,
les Chinois ont réalisé une série de projets, dont un périphérique
(75 millions d'euros), l'échangeur de Gotera
(11 millions), la première autoroute à six voies du pays
(700 millions) et une ligne ferroviaire Addis‑Abeba –
Djibouti (3,5 milliards) qui relie ce pays enclavé à la
mer. […] Les Chinois ont également construit à Addis‑Abeba le premier métro de l'Afrique subsaharienne. […]
En 2020, lorsqu'elle sera achevée, la tour en verre de
quarante‑six étages [de 198 mètres] que la China State
Construction Engineering Corporation est en train de
construire sera la plus élevée d'Éthiopie. La tour la plus
symbolique de la ville est bien entendu le très futuriste
siège de l'Union africaine, offert à Addis‑Abeba par
Pékin en 2012.
« Éthiopie. Addis‑Abeba, la ville que construisent les
Chinois », Courrier International, 7 décembre 2018
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Cette maquette de 2011 représente le projet immobilier
chinois de 3,3 millions de mètres carrés, à Kilamba Kiaxi,
près de Luanda, en Angola. Sur les 2 800 appartements
construits, seul 220 ont été vendus, faisant de la cité une
véritable ville fantôme.
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Doc. 7
La construction de parcs
industriels
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Sur le modèle des zones économiques
spéciales en Chine, de nombreux
parcs industriels sont construits par
les Chinois. Ils sont particulièrement
nombreux dans l'Est de l'Afrique, à
proximité du port de Djibouti d'où sont
ensuite exportés les produits fabriqués.
Ces zones fonctionnent sur un principe
de zone franche : ils bénéficient
d'allègements fi scaux, douaniers
et réglementaires pour attirer les
investisseurs. En 2018, l'Afrique compte
20 parcs industriels construits par les
entreprises chinoises, sur le modèle du
parc d'Awassa (Éthiopie) ci‑dessus.
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Doc. 8
L'Afrique de l'Est, une région stratégique
L'Afrique de l'Est tire notamment son épingle du jeu et
trois pays sont aux avant-postes : le Kenya, l'Ethiopie et
Djibouti. Sur place, les ports, les voies ferrées et les routes
sont financés largement par la Chine […]. L'encerclement du
continent par une dizaine de ports financés par la Chine correspond
ainsi à cette « ceinture1 » évoquée par Pékin. 90 %
des importations et des exportations africaines passent par la
mer. Durban en Afrique du Sud et Port‑Saïd en Egypte étant
les deux plus importants ports de conteneurs du continent
africain, il était indispensable de proposer d'autres portes
d'entrée dans la corne de l'Afrique et en Afrique de l'Ouest et
du Nord. Pour Pékin, il ne s'agit pas d'un programme d'aide
mais bien d'un projet commercial visant à relancer et à fluidifier
le commerce international. Une sorte de plan Marshall
qui permettrait de servir la demande chinoise en matières
premières africaines et la demande africaine en marchandises
« made in China ». […] Mais derrière ce programme se cachent également des ambitions stratégiques. […] Plusieurs
de ces nouvelles installations portuaires auront en effet un
double usage : commercial et militaire. C'est le cas notamment
de Djibouti qui accueillera la plus importante base
militaire chinoise à l'étranger, de Sao Tomé‑et‑Principe,
des Seychelles et de Walvis Bay en Namibie.
Sébastien Le Belzic
« L'Afrique au coeur de la nouvelle
Route de la soie », Le Monde, 24 avril 2017
1. « Une ceinture, une route » (One belt, one road) : nom donné à la stratégie chinoise qui consiste à relier l'Asie, l'Europe et l'Afrique par de nouvelles infrastructures. On parle aussi de « nouvelle route de la Soie ».
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Construction d'un nouveau port minier par la compagnie chinoise CHEC China harbour près de Djibouti.
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Doc. 9
La Chine : une opportunité pour l'Afrique ?
« Les investisseurs chinois restent d'abord motivés par la quête des
matières premières, explique Ruben Nizard, économiste. Depuis des
années, on parle de diversification des économies africaines, mais la
réalité, c'est que nous en sommes encore très loin. C'est intéressant
de voir que seuls les pays relativement pauvres en matières premières
comme l'Éthiopie ont une relation plus équilibrée avec la
Chine. Pour les autres, nous dressons un constat de forte dépendance
autour du pétrole, des matières premières brutes minérales et
des métaux. Ils représentent 90 % du total des exportations africaines
vers la Chine ». Afin d'atténuer les chocs, les pays africains doivent
trouver d'autres produits que le pétrole et les minerais à exporter
vers la Chine. Plusieurs pistes sont évoquées : d'abord les industries
de transformation des matières premières. « Au Congo‑Kinshasa,
par exemple, le cuivre est de plus en plus transformé localement,
mais essentiellement encore via des entreprises chinoises implantées
sur place. Au Congo‑Brazzaville, une nouvelle loi oblige ces
entreprises à n'employer que 20 % de main‑d'oeuvre chinoise » […].
Certains prédisent que l'Afrique deviendra à son tour « l'usine du
monde », mais la production d'articles manufacturés représente
moins de 1 % des exportations africaines.
Sébastien Le Belzic
« La relation Chine‑Afrique entre croissance
et dépendance », Le Monde, 13 novembre 2017
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Questions
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7. Dans quels types d'espaces se
concentrent particulièrement les
investissements chinois ?(Doc. 6, 7 et 8)
8. Comment l'influence chinoise se traduit‑elle
dans les paysages ?(Doc. 6, 7 et 8)
9. Quels sont les aspects positifs de la
présence chinoise ?(Doc. 6, à 9)
10. Peut-on parler de relation équilibrée
entre la Chine et l'Afrique ?(Doc. 9)
11. Réalisez une carte mentale sur les
investissements chinois en Afrique et
leurs conséquences sur les territoires.
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