Est formel ce qui est relatif à la forme d’une chose ; est matériel
ce qui est relatif à la matière d’une chose. Toute chose est
ainsi un composé de matière et de forme : la matière d’une
chose est son contenu, ce en quoi elle est faite (l’étoffe de
la chose) ; la forme, c’est le principe d’unité de la chose, sa
structure. Ainsi, le travail est une transformation de la nature
qui consiste à donner une forme à une matière. L’activité productive
est avant tout la mise en forme d’une matière afin
qu’elle ait la figure de l’objet souhaité. Depuis Aristote, on
considère que ce qui fait l’essence d’une chose est plutôt sa
forme que sa matière, car la forme permet de reconnaître la
chose pour ce qu’elle est tandis que la matière peut varier
sans que ne change la nature de la chose. Par exemple, le fait
qu’une chaise produite par un artisan soit en plastique, en
bois ou en métal importe moins que le respect de la forme
de cette chaise.
En logique, on distingue par ailleurs la vérité formelle de la
vérité matérielle. La première se rapporte à la validité des
raisonnements, aux lois logiques de la pensée – quels que
soient les énoncés. La seconde renvoie à l’adéquation entre
la pensée ou un discours et la réalité perceptible.
Glossaire
◆Aliénation
Étymologiquement, l’aliénation vient
du latin alienus qui signifie « étranger,
qui appartient à un autre ». Ce terme
connaît de nombreuses acceptions.
Comme concept juridique, l’aliénation
est le fait de transmettre la propriété
d’un bien ou d’un droit à autrui. En
psychiatrie, on parle d’aliénation
mentale pour désigner un trouble
psychique fort, une démence par
exemple. Chez Marx, l’aliénation
prend un sens différent : être aliéné,
c’est être dépossédé de soi-même,
c’est perdre ce qui fait la nature
de l’homme ; « l’homme est rendu
étranger à l’homme ». L’homme est aliéné
lorsqu’il perd le sens de son travail.
Il devient une simple marchandise qui
ne peut jouir du fruit de ce travail. Il est
alors séparé du produit de son labeur
et entretient une forme d’hostilité
envers lui.
◆Division sociale / Division
technique du travail
Il ne faut pas confondre la division
sociale et la division technique du travail.
La première désigne la répartition
et la spécialisation des tâches au sein
d’une société, à travers des activités
complémentaires. Il s’agit de l’un des
fondements de l’organisation sociale
actuelle. La seconde désigne quant à
elle la décomposition d’une activité
productive, au sein d’une entreprise,
en une série d’opérations élémentaires
et parcellaires, confiées à des individus
différents, souvent peu qualifiés.
Elle répond souvent à des impératifs
économiques de rentabilité et de productivité,
dans un système capitaliste.
◆Exploitation
Ce concept marxiste désigne l’acte
par lequel le capitaliste s’approprie
une partie de la valeur produite par
le travailleur. En effet, tout travailleur
est forcé de vendre sa force de travail
qu’il déploie pour celui qui possède
les moyens de production (capitaliste).
Cependant, sa rémunération est bien
inférieure à la richesse qu’il produit
pour le capitaliste : c’est ce qui permet
au capitaliste de réaliser une plus‑value
qu’il ne rétrocède pas au travailleur,
d’où une exploitation de ce dernier qui
devient marchandise.
◆Loisir
Le loisir désigne un temps libre dont on
peut disposer comme on le souhaite,
en dehors des occupations contraintes
et du temps de repos. Il vient du terme
latin licere, « être permis ». Avec l’avènement
d’une société de loisirs au XXe
siècle, le loisir est‑il réellement un
temps détaché du système productif ?
Le loisir pourrait alors devenir un
divertissement, et notre vie serait alors
organisée selon une alternance de
trois temps : le temps de travail pour
produire, le temps de repos pour
retrouver l’énergie de travailler, et le
temps des loisirs pour consommer les
produits du travail. Tout notre temps de
vie serait alors organisé par le travail.
◆Production
La production renvoie à l’ensemble des
activités qui ont pour but la création de
biens ou de services afin de satisfaire
les besoins d’une société.
◆Prolétaires
Ce terme désigne ceux qui doivent
vendre leur force de travail pour vivre,
car ils n’ont aucun bien d’où tirer un
revenu. Dans la pensée de Marx, ces
individus s’opposent aux bourgeois qui
disposent d’un capital duquel ils tirent
des revenus.
◆Travail
Au sens large, le travail désigne toute
tâche qui nécessite un effort, une
peine, et qui vise à produire quelque
chose ou à transformer son environnement.
En un sens plus restreint, le
travail est une tâche, souvent pénible,
qui nous apporte des revenus en vue de
satisfaire nos besoins.
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