Est formel ce qui est relatif à la forme d'une chose ; est matériel
ce qui est relatif à la matière d'une chose. Toute chose est
ainsi un composé de matière et de forme : la matière d'une
chose est son contenu, ce en quoi elle est faite (l'étoffe de
la chose) ; la forme, c'est le principe d'unité de la chose, sa
structure. Ainsi, le travail est une transformation de la nature
qui consiste à donner une forme à une matière. L'activité productive
est avant tout la mise en forme d'une matière afin
qu'elle ait la figure de l'objet souhaité. Depuis Aristote, on
considère que ce qui fait l'essence d'une chose est plutôt sa
forme que sa matière, car la forme permet de reconnaître la
chose pour ce qu'elle est tandis que la matière peut varier
sans que ne change la nature de la chose. Par exemple, le fait
qu'une chaise produite par un artisan soit en plastique, en
bois ou en métal importe moins que le respect de la forme
de cette chaise.
En logique, on distingue par ailleurs la vérité formelle de la
vérité matérielle. La première se rapporte à la validité des
raisonnements, aux lois logiques de la pensée – quels que
soient les énoncés. La seconde renvoie à l'adéquation entre
la pensée ou un discours et la réalité perceptible.