On croit lorsque l’on tient pour vrai quelque chose, sans pouvoir
le prouver. En général, on range la croyance aux côtés
de l’opinion et du préjugé. En matière de religion, on entend
par croyance l’acte personnel de foi qui traduit, au sens
étymologique de credere, la confiance accordée à
quelqu’un (le prophète, Dieu). En revanche, on sait quand on
adhère à une idée en se fondant sur des connaissances établies
qui prouvent sa vérité. A cet égard, les démonstrations
ou preuves de l’existence de Dieu relèvent du savoir. C’est
pourquoi croire et savoir peuvent porter sur le même objet
et dire la même chose, parce que leur différence réside dans
la manière de se rapporter à un contenu.
Par exemple, je sais que ma vie aura un terme car je peux
démontrer que les cellules vivantes s’affaiblissent. Je peux
croire que cette vie biologique fera place à une vie spirituelle
pour mon âme.
◆Public / Privé
On distingue public et privé comme deux sphères ou espaces,
qui ne sont pas forcément en conflit ni strictement séparés.
Le public est le fait d’être en présence de plusieurs individus.
Par extension, le public désigne une affaire commune, mettant
en jeu l’intérêt général : l’État en tant qu’administration
publique. Le privé est référé non seulement à l’individuel mais,
dans une certaine mesure, au groupe ou à la communauté
qui ne font pas partie de l’espace public large de la société.
Le privé concerne alors les opinions, les choix et les modes
de vie qui nous sont intimes.
Par exemple, d’après le principe de laïcité, la religion est
affaire privée en France. Pourtant, les lieux de culte semblent
publics. Il ne faut donc pas confondre l’espace public au sens
large (c’est‑à‑dire ce qui est vu et entendu de tous) et l’espace
public dans son sens restreint, plus politique et délimité par
l’État. Cela pose le problème de la tolérance des choses privées
dans l’espace public.
◆Transcendant / Immanent
La transcendance se caractérise par un rapport extérieur
d’une chose à une autre chose qui se trouve au‑delà d’elle,
qui la dépasse et la surpasse. En religion, on fait traditionnellement
du Dieu monothéiste un être transcendant qui est hors
du monde, au‑delà. Se transcender vers Dieu, c’est s’élever
et sortir de soi. À l’inverse, l’immanence signifie un rapport
intérieur et inclusif d’une chose à une autre. En somme, le
concept de limite est sous‑jacent à la transcendance et à
l’immanence.
Par exemple, l’extase mystique est une sortie de soi et une
élévation vers Dieu, c’est une expérience transcendante.
Au contraire, le panthéisme religieux défend l’idée d’une
immanence de Dieu au monde : Dieu est le monde, il n’est ni
au-dessus ni séparé, il est donc immanent au monde.
Glossaire
◆Foi
C’est une croyance qui renvoie, dans
son sens restreint, à la religion et qui,
au sens large et par son étymologie
latine de fides, désigne la confiance
accordée à quelqu’un.
◆Fondamentalisme
C’est une tendance à revenir aux
dogmes fondamentaux d’une religion
qui manifeste une forme de radicalité
(retour à la racine). Cela peut entraîner
une attitude rigide et intransigeante,
également qualifiée d’intégriste.
◆Laïcité
C’est un principe qui pose la séparation
politique et économique des Églises
et de l’État, tout en tolérant la liberté
religieuse dans les limites de l’ordre
public.
◆Religion
C’est un ensemble de croyances et de
cultes portant sur le divin ou le sacré,
et donnant des règles de vie (sous
la forme d’une morale qui prescrit
et interdit certaines pratiques) aux
individus, qui font ainsi partie d’une
communauté de croyants ou de fidèles.
◆Sacré / Profane
Ce couple de concepts est difficile à
définir, mais leur étymologie montre
une séparation. Le sacré est la chose
séparée qui est interdite ou intouchable,
tandis que le profane réfère
à ce qui est devant le temple, pro-
fanum, et qui ne fait pas l’objet d’interdits
spécifiques, comme le sacré.
◆Sécularisation
C’est une notion qui signifie le transfert
juridique des biens ecclésiastiques au
domaine laïc et public. Séculier désigne
à l’origine « dans le siècle ». La sécularisation
désigne plus généralement
aujourd’hui le passage du sacré au profane,
à l’échelle de notre siècle.
◆Superstition
C’est une croyance – religieuse ou non –
dont l’irrationalité, provoquée par la
crainte ou l’ignorance, tombe dans l’excès
de prêter des pouvoirs à certaines
choses ou de les voir comme des signes.
◆Tolérance
Ce terme désigne la capacité à admettre
et, dans le cadre de l’État, de ne pas
interdire des opinions différentes des
siennes.
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