⬥ Sa philosophie se confronte à divers domaines comme la morale, l'art, ou la métaphysique.
Amateur de musique, musicologue confirmé, il cherchera à saisir « l'ineffable », ce qui est au-delà de toute parole et propre à la musique, ce je-ne-sais-quoi qui nous touche et nous émeut dans l'art. La musique exprime la plénitude de l’être, mais dans la temporalité, elle est aussi l’image de la condition humaine.
⬥ C'est un trait de sa philosophie, influencée par la pensée de Bergson, qui cherche à saisir les choses en devenir et en mouvement, de penser les je-ne-sais-quoi, les presque-rien, le fait sur le point d'arriver, dans l'amour, dans la mort, dans la liberté. Se saisir ainsi de l’instant est un défi et l’auteur le rappelle souvent, mais c’est aussi la seule occasion de comprendre que l’instant n’est pas qu’une coupe dans le flux temporel ; il est l’occasion de pressentir une échappée à l’écoulement du temps : « La lueur timide et fugitive, l’instant-éclair, le silence, les signes évasifs – c’est sous cette forme que choisissent de se faire connaître les choses les plus importantes de la vie. »
⬥ Ses réflexions morales, notamment sur le pardon, seront influencées par la guerre et la clandestinité. Il s’interroge notamment la question du passage à l'acte, critiquant au passage les positions de Sartre, qui lui, ne s'est pas engagé pendant la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, il mettra en évidence le rôle central du paradoxe dans la réflexion morale. Être moral, ou plutôt le devenir, consiste pour l’homme à affronter son paradoxe ; son intention morale est tendue entre l’égoïsme et l’angélisme : « dès le premier tressaillement de l’intention charitable, la charité a déjà dégénéré, déjà viré en son contraire ».