⬥ Dans le prologue de son autobiographie, Bertrand Russell écrit : « Trois passions, simples mais irrésistibles, ont commandé ma vie : le besoin d’aimer, la soif de connaître, le sentiment presque intolérable des souffrances du genre humain. Ces passions comme de grands vents m’ont poussé à la dérive, de-ci de-là, sur un océan d’inquiétude, où je me suis parfois trouvé aux bords même du désespoir. » Né au Pays de Galles, Bertrand Russell perd sa mère et sa sœur, toutes deux victimes de diphtérie, à l’âge de trois ans, et son père, un an et demi plus tard, de longue maladie. Son parrain, John Stuart Mill, est lui aussi mort peu après sa naissance. Il est élevé par ses grands-parents à Londres, à partir de 1876. Toutefois, son grand-père (Premier Ministre en 1846) meurt peu après son arrivée et c’est, selon ses dires, sa grand-mère, très stricte du point de vue de la moralité, qui compte le plus pendant son enfance.
⬥ En 1890, Russell commence ses études à Cambridge, d’abord de mathématiques, puis de philosophie. En 1912, il rencontre Ludwig Wittgenstein, qui exerce une grande influence sur lui ; il publie, la même année, Problems of Philosophy. Il est expulsé du Trinity College et condamné à quatre mois et demi de prison pour pacifisme, en 1918. Il rencontre Lénine à Moscou en 1920, puis il se rend en Chine durant un an. En 1927, il fonde une école avec sa seconde épouse, Dora, afin de mettre en pratique ses théories en matière d’éducation. Entre 1938 et 1942, il enseigne à Los Angeles et à New-York, mais sa nomination est annulée en raison de ses écrits en faveur de l’amour libre dans le mariage.
⬥ Il rentre en Grande-Bretagne en 1944. Il reçoit l’Ordre du mérite en 1949 et fonde, en 1962, la Russell Peace Foundation, qui s’oppose à la guerre du Vietnam.