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Introduction
Comment déterminer si une discipline est une science ? À première vue, une science permet l'augmentation des connaissances.
Cependant, à quelles conditions un énoncé est-il une connaissance ? La méthode scientifique est peut-être ce
qui distingue les sciences des non-sciences. Toutefois, s'il n'est question que de méthode, alors les sciences humaines
peuvent aussi prétendre à la dénomination de « science ».
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Réflexion 1
Les scientifiques ont-ils le monopole de la connaissance ?
Dans quelle mesure la science propose-t-elle une méthode d'acquisition du savoir ?
La science est avant tout définie par sa méthode : les scientifiques se mettent d'accord sur des principes que tous
respectent, et c'est à cette condition que leurs recherches sont crédibles. Le raisonnement scientifique est une
façon d'acquérir du savoir : il nous permet de construire logiquement une argumentation en nous apprenant à
nous défier de l'opinion, comme l'indique Bachelard.
En quoi les réponses de la science sont-elles insuffisantes ?
Le problème des scientifiques est qu'ils ne posent pas la question de l'origine des choses : dans le Phédon, Socrate
prend l'exemple de la cosmogonie (vision du monde) d'Anaxagore et montre que celle-ci décrit les phénomènes
sans remonter à leurs causes. Quant aux causes de la science, elles tiennent toutes à des erreurs de jugement si
l'on suit Nietzsche.
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Réflexion 2
Les mathématiques décrivent-elles le réel ?
Peut-on démontrer les premiers principes ?
Les axiomes d'Euclide sont des postulats de départ, dont toute la géométrie ordinaire découle. Ces axiomes, par
définition, ne sont pas démontrés. Einstein prend l'exemple de la géométrie : toute démonstration suppose l'acceptation
de principes qui ne sont pas connectés au réel, mais déduits d'un processus logique.
Les théorèmes mathématiques dépendent-ils de l'univers ?
Si la physique s'appuie de plus en plus sur les mathématiques pour étudier le réel, ces dernières ne sont pas une
science appliquée. Les mathématiques manipulent des abstractions et, ainsi, découvrent des vérités éternelles.
C'est leur qualité propre d'après Leibniz. Toutefois, l'être humain doit être prudent quand il pense décrire le réel.
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Réflexion 3
Les sciences humaines sont-elles des sciences ?
Y a-t-il une différence entre les sciences de la nature et les sciences humaines ?
Les sciences de la nature et les sciences humaines ont des objets différents : les premières portent sur les phénomènes
naturels, alors que les secondes portent sur les hommes. Le problème qui se pose aux sciences humaines,
c'est que leur objet est un être libre. Ces dernières ne traitent, au mieux, qu'un aspect de la totalité humaine.
D'après Jaspers, cette irréductible liberté est un obstacle à la scientificité.
Pouvons-nous parler de causes lorsque nous analysons des faits sociaux ?
Si nous considérons que l'homme est libre, son comportement ne peut être que compris, et non expliqué. Parler
de causes en ce qui concerne les comportements sociaux peut remettre en question le libre arbitre. Pourtant,
l'existence d'un déterminisme non pas individuel mais social pourrait être conçu, ainsi que le propose Durkheim.
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Émile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, 1895
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Pour aller plus loin
À voir
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Andrew Niccol, Bienvenue à
Gattaca, 1997
Dans ce film d'anticipation,
les parents peuvent choisir
un embryon parmi tous les
embryons possibles : il s'agit
d'optimiser son enfant pour
qu'il ait la meilleure combinaison
de gènes. Ce film permet
de réfléchir à la place de la
bioéthique dans la science, et
notamment dans la médecine.
Le zoom est accessible dans la version Premium.
David Cronenberg, La mouche, 1986
Ce film de science-fiction met
en scène un scientifique travaillant
sur la téléportation. Alors
qu'il téléporte de la matière
dans l'espace, il ne se rend pas
compte qu'une mouche est elle
aussi téléportée. Ce film permet
de réfléchir au principe de
précaution et à l'éthique scientifique.
À lire
Aldous Huxley, Le meilleur des mondes, 1932
Ce roman est une dystopie qui repose sur un monde où la
génétique permet la fabrication des êtres humains, en vue
d'une finalité précise et limitée qui sert l'intérêt de la société.
Marguerite Yourcenar, L'œuvre au noir, 1968
Un érudit, inquiété par l'Église en raison de ses publications
philosophiques et scientifiques, se réfugie à Bruges sous un
faux nom. Figure du libre penseur, Zénon sera arrêté et jeté
en prison par l'Inquisition.