Dans la Critique de la raison pure, Kant distingue les
jugements analytiques et synthétiques. Dans les premiers,
l'entendement n'apporte aucune connaissance nouvelle ; il ne
fait que développer ce qui est déjà contenu dans un concept,
par exemple, « tout célibataire n'est pas marié ». Au contraire,
les seconds requièrent un travail de synthèse de l'esprit qui
doit relier entre eux deux concepts hétérogènes, par exemple,
les concepts « beige » et « table » dans la proposition « la
table est beige ». Contrairement aux jugements analytiques,
les jugements synthétiques semblent reposer nécessairement
sur l'expérience. Cependant, est-ce toujours le cas ?