Les Lois justifient par plusieurs arguments l'obéissance inconditionnelle que leur doit le citoyen : c'est aux Lois même qu'il doit sa naissance ; c'est à elles qu'il doit son éducation ; la désobéissance rompt une convention passée par le citoyen avec elles.
Dès sa naissance, l'individu vit dans une communauté régie par des lois ; la famille elle-même, en tant qu'unité dans laquelle l'enfant vient au monde, est garantie par les lois de la cité (les Lois font référence au mariage). En outre, tout citoyen reçoit une éducation garantie par les lois elles-mêmes. Platon exprime ici une conception très forte du politique : l'individu se définit comme membre d'une société politique et tous les aspects de son existence, même privés, sont liés à cette organisation juridique. Les Lois comparent même la relation du citoyen à l'État à la relation parent/enfant, et même maître/esclave.
En outre, le citoyen consent à obéir aux lois. Platon développe ici une conception proche de ce que seront les théories du contrat social : même si l'on ne trouve pas, comme chez Hobbes ou Rousseau, l'idée d'un pacte explicitement conclu entre les membres de la société, il y a bien un accord donné, accord tacite qui se manifeste par le comportement même du citoyen. En effet, les Lois soulignent que chacun peut quitter la cité si ses institutions ne lui conviennent pas. À partir du moment où le citoyen décide de rester, il adhère tacitement aux Lois et consent à leur obéir quoiqu'il arrive. Les Lois mentionnent en outre la possibilité qu'elles autorisent, pour le citoyen, de les convaincre qu'elles ont commis quelque chose d'injuste. Il y a en effet des recours légaux pour contester telles loi ou décision particulières.
Ainsi, il serait injuste, pour un citoyen qui adhère aux Lois de la cité, de leur désobéir, même en regard d'une décision injuste.
Les Lois soulignent que ces raisons s'appliquent à plus forte raison à Socrate. En effet, celui-ci a passé la quasi-totalité de sa vie à Athènes. Il a eu l'occasion d'étudier le système juridique d'autres cités, mais a décidé librement de rester à Athènes : cela prouve son adhésion profonde aux Lois de la cité. En outre, il serait incohérent pour lui de s'enfuir maintenant, alors qu'il a eu la possibilité, au cours de son procès, de demander l'exil et qu'il ne l'a pas fait. Enfin, s'il s'évade, il ne pourra pas mener une vie conforme à ses valeurs de justice – il sera contraint de vivre dans la clandestinité ou dans une cité pour laquelle il n'éprouve pas la même adhésion que pour Athènes par exemple.
Il n'est donc pas possible, pour un citoyen, de revendiquer un droit de désobéissance en raison de ce qu'il doit à la cité et de son engagement tacite, mais bien réel, à respecter l'autorité de ses lois.