L'entreprise Selmer est labellisée « entreprise du patrimoine vivant ».

Après 125 ans d'existence, la société reste familiale et la 4^e génération occupe les postes de direction. Elle emploie environ 500 personnes sur un site d'environ 20 000 m². La production regroupe trois domaines : les saxophones, les clarinettes et les becs. L'ensemble de la fabrication unit haute technologie et artisanat, et nécessite une main‑d'œuvre très spécialisée, formée en interne. La production est intégrée à 100 % pour préserver la maîtrise de la qualité. L'acoustique et la qualité technique des instruments demeurent au coeur des préoccupations de la recherche et du développement. Héritier d'une tradition d'exception et leader mondial sur les instruments haut de gamme, Selmer met un point d'honneur à rester une entreprise familiale et à assurer la totalité de sa production en France.

« Notre communauté urbaine GPS&O, ce soir, s'est fixé un objectif : celui de faire entendre le son du savoir‑faire de nos artistes ; ceux qui fabriquent – pour certains – depuis 1825, ces instruments de musique appréciés dans le monde entier et ceux qui savent nous réunir et nous charmer en leur donnant vie. Nous sommes fiers de la place des entreprises Buffet Crampon, Henri Selmer, F. Lorée De Gourdon dans la facture instrumentale française. Notre communauté urbaine soutiendra le développement économique de ce secteur d'excellence, le fera connaître plus encore et s'attachera à promouvoir la formation aux métiers qu'il propose. La musique est au cœur de notre territoire ! »

Dans un contexte de mondialisation, les deux principaux facteurs instrumentaux que sont Buffet‑Crampon et Selmer (dont l'entreprise est parvenue à faire envoyer par cargo interstellaire un saxophone à l'astronaute Thomas Pesquet) font face à un problème de recrutement : ils ne parviennent pas à trouver du personnel qualifié à l'échelle du bassin du Mantois. […] Dans le cas de Selmer ou de Buffet‑Crampon, 95 % des instruments des deux entreprises mantaises sont vendus à l'étranger, et chacune d'elles dispose d'une très bonne image à l'international, notamment dans des pays dont les marchés sont en pleine expansion comme les pays émergents ou des pays anciennement industrialisés comme les États‑Unis ou le Japon mais, localement, la filière de la facture instrumentale est confrontée à une crise du recrutement car la facture elle‑même, concurrencée par la Chine, cherche à monter en gamme et donc nécessite du personnel toujours plus qualifié. Les acteurs de la filière ont d'ailleurs confirmé cette nécessité pour être concurrentiels, y compris à l'heure du développement du numérique (dans la composition même des instruments).

Or, la mauvaise image de l'apprentissage corrélée à la crise que connaissent d'autres secteurs (automobile notamment) […] fait que le recrutement local peine à se maintenir. Les départs en retraite se multiplient, les jeunes doivent être formés et la formation prend plusieurs mois, voire plusieurs années. Différents partenaires ont alors monté un projet de formation : organismes de formations, collectivités territoriales, organismes publics et parapublics, entreprises privées. […] On apprendra plus tard, de la bouche même de Jérôme Selmer, arrière‑petit‑fils du fondateur de l'entreprise éponyme, que les délais pour honorer une commande s'allongent, allant parfois jusqu'à 14 mois, ce qui est révélateur du problème de recrutement !