Histoire 1re

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Livret BAC
Chapitre 1
L'atelier de Clio

L'histoire contrefactuelle : et si la Révolution française n'avait pas eu lieu ?

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L'enjeu
L'approche contrefactuelle – on dit aussi « uchronie » – consiste à imaginer des formes alternatives d'histoire : à partir d'une situation donnée, il s'agit d'envisager d'autres évolutions possibles que celles qui ont réellement eu lieu. On peut par exemple se demander ce qui se serait passé si la Révolution n'avait pas eu lieu, ou bien si les guerres révolutionnaires et impériales s'étaient déroulées différemment. Cette méthode peut être utilisée comme un exercice mental pour imaginer comment une situation aurait pu éventuellement aboutir à des résultats différents de ceux qu'on observe en réalité. La méthode contrefactuelle permet également d'analyser des données statistiques, par exemple des graphiques en histoire économique ou en histoire démographique.
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Le document
Face au document
Les ventes en foire de Beaucaire, du XVIIIe au XIXesiècle

graphique révolution française
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Clé de lecture

La courbe noire représente le volume des ventes à la foire de Beaucaire. Au XVIIIe siècle, cette foire est un lieu d'échange international, qui donne une bonne vision du dynamisme du commerce français.
La courbe rouge représente la tendance projetée, « si la Révolution n'avait pas eu lieu ». La courbe bleue la tendance observée réellement, après la période révolutionnaire et impériale.
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L'œil des historiens

Placeholder pour Pierre Singaravélou et Quentin DeluermozPierre Singaravélou et Quentin Deluermoz
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Que se serait-il passé si cela n'avait pas eu lieu… ? Qui ne s'est jamais posé cette question ? Elle semble aujourd'hui parée de tous les atours de la nouveauté. Depuis quelques années, chaque été voit fleurir son bouquet d'uchronies : livres, bandes dessinées, films [...] Et si le nez de Cléopâtre avait été plus court ? Si Napoléon avait remporté la bataille de Waterloo ? Si Hitler avait gagné la guerre ? [...] Massif, le phénomène est paradoxalement peu pris en compte par les chercheurs, qui le considèrent comme un simple divertissement [...].

Le problème essentiel est sans doute celui de la vérité en histoire. L'histoire, on le sait, est une connaissance du passé, produite à partir des traces conservées et des questions du présent [...]. En ce sens, l'histoire contrefactuelle, qui s'applique à inventer un passé « contrefait », semble de prime abord contraire aux principes de la discipline historique [...].

Le cinquième usage relève de ce qu'on a appelé « les futurs non advenus » ou « les futurs du passé ». Il s'agit alors d'explorer la façon dont les acteurs percevaient leur propre avenir, que ce soit en des moments précis – guerre, révolution – ou au quotidien. Deux aspects peuvent être pris en considération : soit la manière dont les contemporains percevaient les futurs de leur passé ou le fait que leur monde aurait pu être différent ; soit la façon dont les contemporains percevaient leur futur dans le présent, en considérant des futurs qui ne se sont pas réalisés et qui pourtant pesaient sur les manières de voir, d'anticiper et d'agir de l'époque [...].

La démarche contrefactuelle et ses prolongements constituent, sur un mode tour à tour scientifique, ludique et politique, un outil idéal pour tester la possible alliance entre l'exigence théorique des sciences sociales et la liberté narrative de la fiction. [...] [Le raisonnement contrefactuel] permet de se confronter concrètement à la question des méthodes et des sources pour éprouver des issues plurielles, des futurs craints et espérés, des conditions de faisabilité ou des espaces de possibles. Il révèle que ces possibles du passé ne sont pas infinis, en faisant saillir les contraintes, les mécanismes de reproduction et les routines qui organisent les mondes sociaux étudiés. Il dévoile la force créatrice de l'événement, de moments décisifs [...].
Pierre Singaravélou et Quentin Deluermoz
Pour une histoire des possibles, Paris, Seuil, 2016, p. 9-11, p. 205 et p. 347.
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Méthode

1. L'histoire contrefactuelle est une méthode historique consistant à imaginer ce qui se serait passé si un événement avait eu lieu différemment.

Le graphique imagine par exemple l'évolution des foires de Beaucaire sans la Révolution française.


2. Il s'agit d'une approche très à la mode dans la fiction mais que les historiens hésitent encore à utiliser.

Pierre Singaravélou et Quentin Deluermoz rappellent en effet que, par définition, l'histoire contrefactuelle s'éloigne des faits et des sources, qui sont les fondements de toute la discipline historique.


3. L'histoire contrefactuelle permet de rappeler que, pour les gens qui vivaient à l'époque étudiée, l'avenir n'était pas écrit : en 1789, les Français ne savaient pas que la Révolution allait avoir lieu.

Les deux historiens plaident ainsi pour une étude de ces « futurs non advenus », qui permet de retracer avec plus de justesse la façon dont les gens d'une époque donnée pensent leur avenir.


4. L'histoire contrefactuelle permet surtout d'étudier les causes des événements. En ce sens, elle complète la démarche historique.

Les deux historiens expliquent que l'histoire contrefactuelle permet de mettre en avant les « contraintes » et les « routines », mais aussi au contraire le potentiel de certains événements.
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Questions
1. Peut-on affirmer, à partir de ces courbes, que la Révolution cause une crise du commerce international français ?

2. Comment comprendre l'expression de « futurs du passé » employée par les historiens Pierre Singaravélou et Quentin Deluermoz ?

3. Imaginez votre propre scénario contrefactuel à partir d'un point de bascule précis.
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