ARTHÈNICE. – Je n’insisterai plus que sur un article.
MADAME SORBIN. – Et moi de même ; il y en a un qui me déplaît, et que je retranche, c’est la gentilhommerie
1, je la casse pour ôter les petites conditions, plus de cette baliverne
2-là.
ARTHÈNICE. – Comment donc, Madame Sorbin, vous supprimez les nobles ?
HERMOCRATE. – J’aime assez cette suppression.
ARTHÈNICE. – Vous, Hermocrate ?
HERMOCRATE. – Pardon, Madame, j’ai deux petites raisons pour cela, je suis bourgeois et philosophe.
MADAME SORBIN. – Vos deux raisons auront contentement ; je commande, en vertu de ma pleine puissance, que les nommées Arthénice et Sorbin soient tout un, et qu’il soit aussi beau de s’appeler Hermocrate ou Lanturlu, que Timagène ; qu’est-ce que c’est que des noms qui font des gloires ?
HERMOCRATE. – En vérité, elle raisonne comme Socrate ; rendez-vous, Madame, je vais écrire.
ARTHÈNICE. – Je n’y consentirai jamais ; je suis née avec un avantage que je garderai, s’il vous plaît, madame l’artisane.
MADAME SORBIN. – Eh ! allons donc, camarade, vous avez trop d’esprit pour être mijaurée
3.
ARTHÈNICE. – Allez-vous justifier de la rusticité dont on vous accuse !
MADAME SORBIN. – Taisez-vous donc, il m’est avis que je vois un enfant qui pleure après son hochet.
HERMOCRATE. – Doucement, Mesdames, laissons cet article-ci en litige
4, nous y reviendrons.