Les 15 et 16 avril 2019 ont été marqués par le
drame de l'incendie de la cathédrale Notre‑Dame
de Paris : l'événement a fait la une des médias
pendant près de vingt heures, alors même qu'il
n'y a eu ni mort ni blessé.
Cette couverture médiatique souligne la place de
la cathédrale dans la culture collective, au‑delà
du lieu de culte qu'elle incarne. Comment comprendre
une telle émotion ? La construction
de la cathédrale, commencée au milieu du
XII
e siècle, aura duré deux siècles. Ne s'agit‑il
pas tout simplement du spectacle du temps qui
se consume ?
L'événement invite à opérer une distinction entre
le temps et la durée : en traversant les siècles,
les pierres de Notre‑Dame de Paris ont incorporé
des symboles religieux, les témoignages de
plusieurs époques, les scansions de l'histoire d'une nation, et semblent ainsi avoir pris vie. À l'occasion du dramatique
incendie, la capacité du temps à laisser quelque chose se hisser hors de lui est ainsi interrogée.
Notre-Dame de Paris en flammes, image extraite d'une vidéo France Info, 2019.