La rue est un espace d'art vivant. Des formes multiples d'expression s'y croisent : peintures, tags, musiques, danses, etc. Peindre sur les murs, ce n'est pas peindre sur une toile mais choisir de rester dans le quotidien : la ville de Valparaíso en est une bonne illustration. Les collines de la ville dominent le Pacifique, mais la vue est d'abord saisie par l'explosion de couleurs des murales, peintures de rue, pochoirs et graffitis qui couvrent les maisons. Ces œuvres sont aussi des expressions fortes des « identités réfractaires » qu'aborde Genin. Pendant la dictature du général Augusto Pinochet, beaucoup de fresques ont été effacées par l'armée, puis repeintes à partir de 1990. La rue réagit avec l'histoire, et les murs collectent les traces des mémoires vivantes d'artistes chiliens comme d'artistes étrangers.