Philosophie Terminale

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SECTION 1 • Le roseau pensant
Ch. 1
La conscience
Ch. 2
L’inconscient
Ch. 3
Le temps
Ch. 4
La raison
Ch. 5
La vérité
SECTION 2 • Le fils de Prométhée
Ch. 6
La science
Ch. 7
La technique
Ch. 8
L’art
Ch. 9
Le travail
SECTION 3 • L’animal politique
Ch. 10
La nature
Ch. 11
Le langage
Ch. 12
L’État
Ch. 13
Le devoir
SECTION 4 • L’ami de la sagesse
Ch. 15
La religion
Ch. 16
La liberté
Ch. 17
Le bonheur
Fiches méthode
Biographies
Annexes
Chapitre 14
Exercices

Utiliser les repères du programme

En vue de la dissertation et de l'explication

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Méthode
Les repères sont des couples de concepts opposés ou des distinctions notionnelles. Tous les textes que vous avez lus permettent d'en constituer une liste. Penser, c'est faire une critique, c'est‑à‑dire séparer et conceptualiser.

Les repères servent à :

  • formuler un problème ;
  • articuler des phases de raisonnement ;
  • organiser la dernière partie d'un plan dialectique ;
  • énoncer la résolution d'un paradoxe ou d'un problème.

Pour bien les utiliser, il vous faut :

  • maîtriser la définition des repères ;
  • repérer la valeur qu'on attribue spontanément à chaque terme (positif ou négatif) ;
  • apprendre à inverser leur valeur positive/négative pour formuler des hypothèses originales ;
  • être capable de penser un troisième terme dans un couple de concepts.

Les repères ne se limitent pas à ceux du programme.
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Textes

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Sophocle - Antiquité

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Texte 11
Antigone a‑t‑elle eu raison ?

CRÉON : Ainsi tu as osé passer outre à ma loi ?

ANTIGONE : Oui, car ce n'est pas Zeus qui l'avait proclamée ! ce n'est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux ; non, ce ne sont pas là les lois qu'ils ont jamais fixées aux hommes, et je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent assez puissantes pour permettre à un mortel de passer outre à d'autres lois, aux lois non écrites, inébranlables, des dieux ! Elles ne datent, celles‑là, ni d'aujourd'hui ni d'hier, et nul ne sait le jour où elles ont paru. Ces lois‑là, pouvais‑je donc, par crainte de qui que ce fût, m'exposer à leur vengeance chez les dieux ?a Que je dusse mourir, ne le savais‑je pas ? et cela, quand bien même tu n'aurais rien défendu. Mais mourir avant l'heure, je le dis bien haut, pour moi, c'est tout profit : lorsqu'on vit comme moi, au milieu de malheurs sans nombre, comment ne pas trouver de profit à mourir ? Subir la mort, pour moi n'est pas une souffrance. C'en eût été une, au contraire, si j'avais toléré que le corps d'un fils de ma mère n'eût pas, après sa mort, obtenu un tombeau. De cela, oui, j'eusse souffert ; de ceci je ne souffre pas. Je te parais sans doute agir comme une folle. Mais le fou pourrait bien être celui même qui me traite de folle.
Sophocle
Antigone, Ve s. av. J.-C., trad. P. Mazon, Les Belles Lettres, 1955.

Aide à la lecture

a. Créon a promulgué un décret interdisant de donner une sépulture à Polynice. Antigone, soeur de Polynice et nièce de Créon, contrevient à la loi et s'explique sur la justice que son acte incarne.
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Aristote - Antiquité

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Texte 12
Pas de justice sans amitié

L'affection entre frères ressemble à celle des camarades : ils sont, en effet, égaux et de même âge, et tous ceux qui remplissent cette double condition ont la plupart du temps mêmes sentiments et même caractère. Pareille à l'affection fraternelle est celle qui existe dans le régime timocratique, car ce gouvernement a pour idéal l'égalité et la vertu des citoyens, de sorte que le commandement appartient à ces derniers à tour de rôle et que tous y participent sur un pied d'égalitéa. Cette égalité caractérise aussi l'amitié correspondante. Dans les formes déviées de constitutions, de même que la justice n'y tient qu'une place restreinte, ainsi en est‑il de l'amitié, et elle est réduite à un rôle insignifiant dans la forme la plus pervertie, je veux dire dans la tyrannie, où l'amitié est nulle ou faible. En effet, là où il n'y a rien de commun entre gouvernant et gouverné, il n'y a non plus aucune amitié, puisqu'il n'y a pas même de justice : il en est comme dans la relation d'un artisan avec son outil, de l'âme avec le corps, d'un maître avec son esclave : tous ces instruments sans doute peuvent être l'objet de soins de la part de ceux qui les emploient, mais il n'y a pas d'amitié ni de justice envers les choses inaniméesb. Mais il n'y en a pas non plus envers un cheval ou un bœuf, ni envers un esclave en tant qu'esclave. Dans ce dernier cas, les deux parties n'ont en effet rien de commun : l'esclave est un outil animé, et l'outil un esclave inanimé. En tant donc qu'il est esclave on ne peut pas avoir d'amitié pour lui, mais seulement en tant qu'il est homme, car de l'avis général il existe certains rapports de justice entre un homme, quel qu'il soit, et tout autre homme susceptible d'avoir participation à la loi ou d'être partie à un contrat ; dès lors il peut y avoir aussi amitié avec lui, dans la mesure où il est homme.

Par suite encore, tandis que dans les tyrannies l'amitié et la justice ne jouent qu'un faible rôle, dans les démocraties au contraire leur importance est extrême : car il y a beaucoup de choses communes là où les citoyens sont égaux.
Aristote
Éthique à Nicomaque, IVe s. av. J.-C.

Aide à la lecture

a. La timocratie, aussi appelée la timarchie, est un régime qui recherche ce qui est conforme à la vertu (par exemple, le courage et l'honneur).
b. L'outil est un moyen de réaliser les visées de l'artisan. Or, tout ce dont on se sert pour remplir un objectif, ne peut pas donner lieu à l'amitié ni à la justice sous ce rapport d'usage, car ce rapport ne crée aucune communauté.
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Exercices

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Exercice 1

Choisissez les repères qui correspondent aux phrases.
  • « La puissance qui s'acquiert par la violence n'est qu'une usurpation et ne dure qu'autant que la force de celui qui commande l'emporte sur celle de ceux qui obéissent » Denis Diderot

  • « La justice est le pain du peuple, il est toujours affamé d'elle. » François‑René de Chateaubriand

  • « La Justice est l'administration de la force. » Anatole France

  • « Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » Blaise Pascal

  • « Il est effrayant de penser que cette chose qu'on a en soi, le jugement, n'est pas la justice. Le jugement, c'est le relatif. La justice, c'est l'absolu. Réfléchissez à la différence entre un juge et un juste. » Victor Hugo
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Exercice 2

Texte 11

a) Pour distinguer « légal » et « légitime », trouvez des exemples d'actes légaux et illégitimes et des exemples d'actes illégaux mais légitimes.

b) Utilisez le couple Légitime/Légal pour justifier la désobéissance d'Antigone.

c) Utilisez le couple Principe/Conséquence pour expliquer en quoi Antigone manifeste un courage exemplaire.

d) Utilisez le couple Objectif/Subjectif pour disqualifier la prétention de la légitimité à prévaloir contre la légalité.

e) Répondez à la question suivante, « le singulier peut‑il être porteur de l'universel ? », puis confrontez votre réponse à celle de votre voisin.

f) Utilisez le couple Conséquence/Principe, cette fois pour disqualifier la décision d'Antigone et valoriser celle de sa sœur Ismène, qui décide finalement d'unir son sort à celui de sa sœur. Cela exige de changer les valeurs spontanément attribuées aux deux concepts.

g) Utilisez le repère Public/Privé pour relever dans le texte ce qui relève de la décision privée.

h) On peut considérer qu'Antigone en appelle à des lois divines. Quel repère au programme permettrait de rendre compte de cette séparation entre les lois humaines et les lois divines ?
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Exercice 3

Texte 12

a) Quels couples de notions forment dans le texte d'Aristote la condition pour qu'une justice soit possible ?

b) En quoi le repère Objectif/Subjectif/Intersubjectif peut‑il permettre d'éclairer le rapport à l'esclave que décrit Aristote ?

c) En vous appuyant sur le repère Exemple/Preuve, commentez les exemples que choisit Aristote pour associer l'artisan et l'outil d'une part, le maître et son esclave d'autre part.

d) Comment Aristote utilise‑t‑il le repère Public/Privé pour justifier que « dans une tyrannie l'amitié est nulle ou faible » ?
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