La capitaine du bateau de
sauvetage de migrants en Méditerranée
a été arrêtée après avoir
accosté de force à Lampedusa.
Héroïne ou « emmerdeuse »,
selon les points de vue. Carola
Rackete veut sauver les vies de
migrants en Méditerranée à bord
du Sea‑Watch. Mais elle se heurte
à la politique intérieure de l'Italie,
notamment au sulfureux ministre
Matteo Salvini, hostile à l'accueil
des réfugiés sur son sol.
Dans la nuit de vendredi à
samedi, elle a été arrêtée par les
autorités italiennes après avoir
accosté de force sur l'île italienne
de Lampedusa, avec 40 migrants à bord, après avoir été
bloquée trois jours à un mille de l'île. Pour les défenseurs
des migrants, c'est donc une véritable héroïne,
tandis que le ministre italien la traite d'« emmerdeuse ». […]
Ses débuts dans les secours, à l'été 2016, remontent
à l'époque où la flottille humanitaire était considérée
comme un soutien appréciable pour les nombreux
navires militaires italiens et européens engagés
dans les secours au large de la Libye. Mais peu à peu,
les navires militaires se sont raréfiés et les navires humanitaires,
restés en première ligne, ont été montrés du
doigt comme des complices des passeurs.
« Prête à aller en prison »
Pour elle, c'est une question de principe : « Peu
importe comment tu arrives dans une situation de
détresse. Les pompiers s'en moquent, les hôpitaux s'en
moquent, le droit maritime s'en moque. Si tu as besoin
d'être secouru, tout le monde a le devoir de te secourir ». Et en mer, « le secours se termine quand les gens se trouvent en lieu sûr ». […]
Assurant respecter scrupuleusement le droit maritime,
elle affirme être « prête à aller en prison pour cela
et à me défendre devant les tribunaux s'il le faut parce
que ce que nous faisons est juste ».