⬥ Raymond Aron est un philosophe, sociologue et journaliste français. Issu d’un milieu juif aisé, il fait ses études à l’École Normale Supérieure où il rencontre entre autres Canguilhem, Nizan et Sartre, avec qui il entretient une forte amitié. Il partage avec Sartre un engagement à gauche, militant notamment à la SFIO. En 1928, il obtient l’agrégation de philosophie. Il décide cependant de ne pas enseigner immédiatement, et part pour l’Allemagne, de 1930 à 1933, où il étudie à l’université de Cologne, puis de Berlin. Raymond Aron est alors témoin de la montée du nazisme, expérience qui marque durablement sa pensée.
⬥ Lorsqu’il revient en France, il enseigne une année au Havre et commence une thèse de doctorat sur la philosophie de l’histoire, soutenue en 1938. Suite à la défaite de la France il part à Londres pour s’engager dans les Forces Françaises Libres aux côtés du général de Gaulle. Après la guerre, il enseigne la philosophie à l’Ecole Nationale d’Administration de 1945 à 1947, puis à l’Institut d’Études Politiques de Paris, avant d’être nommé Professeur à la Sorbonne en 1956. Sa carrière universitaire culmine avec sa nomination au Collège de France en 1970.
⬥ Parallèlement à son enseignement, il devient journaliste, activité qu’il exerce jusqu’à la fin de sa vie. Il cofonde la revue Les Temps Modernes en 1945, avant d’en quitter la rédaction en 1947, ne souhaitant pas soutenir le communisme historique. Il devient surtout éditorialiste au Figaro, où il travaille pendant trente ans. Enfin, Raymond Aron est aussi un intellectuel engagé : dès 1945, il devient conseiller d’André Malraux, ministre de l’Information. Toute sa vie, il manifeste un vif anticommunisme et est un ardent défenseur du libéralisme. Il prend position sur les événements politiques de son temps, notamment en faveur de l’indépendance de l’Algérie.