⬥ Sénèque illustre la philosophie stoïcienne qui est une sagesse. Dieu, ou la nature, ou le destin sont, selon Sénèque, présents dans toutes les parties du monde et le gouvernent entièrement.
⬥ Le sage doit imiter Dieu en étant exempt de craintes. Par la vertu, il doit s’élever au-dessus des misères et les combattre. Il est difficile d’être un sage, mais toujours possible de se mettre en chemin vers la sagesse.
⬥ Pour atteindre l’absence de trouble, ou ataraxie, le sage doit rendre son âme inaccessible à toute passion, qu’il s’agisse de la peine, de la crainte, du désir ou du plaisir. Le sage stoïcien doit les supprimer et se rendre insensible à elles. Il le peut par la vertu, ou par la raison, en évitant l’écart que constitue toute passion. Certaines affections demeurent bonnes, par exemple la joie, la défiance face à toute situation et l’aspiration au souverain bien. Mais le sage doit dans l’idéal ne ressentir ni joie, ni désir, ni crainte. Car il ne s’effraie pas des maux qui font habituellement frémir le commun des mortels et il se détache de tout ce que le commun des mortels appelle biens, qu’il s’agisse de richesses, de dignités, ou d'autres titres de possession.
⬥ Le bien et le mal ne doivent être compris que comme bien et mal moraux. Si l’on ne se nuit pas à soi-même, on n’a aucune raison de ressentir une quelconque nuisance. Le sage est même libre d’échapper à la déchéance de la vieillesse par le suicide.
⬥ Dans les Lettres à Lucilius, Sénèque invite son interlocuteur à renoncer à la course aux honneurs, aux dignités, aux emplois, à toute préoccupation étrangère à la sagesse, voire de renoncer à la vie s’il le faut, par exemple si la fortune a tourné. Il l’invite à une sobriété choisie, heureuse, car le pauvre a moins de sujets d’inquiétude que le riche, dont le bonheur est factice. Se satisfaire du nécessaire et viser l’autosuffisance sont les moyens les plus sûrs de se rendre heureux.
⬥ On peut souligner que le stoïcisme de Sénèque encourage plus à se rendre indifférent à tout qu’il n’enseigne véritablement l’usage que l’on peut faire de sa vie. Son œuvre invite davantage à une série d’exercices pratiques qu’elle n’offre une théorie morale ou un système complet.