Descartes a mené une existence très simple. Il naît dans le sud de la Touraine le 31 mars 1596, dans une famille de noblesse ancienne. Sa mère meurt d'un « mal de poumons » lorsqu'il est âgé d'un an et Descartes revient plus tard sur ce mal comme le prédestinant lui aussi à mourir jeune.
Il est élève du collège jésuite de La Flèche de 1607 à 1615 — son entrée, prévue pour ses huit ans, est retardée en raison de sa faible santé. Il est repéré pour son talent en mathématiques. Son père le contraint à étudier, après sa sortie du collège, la jurisprudence. Toutefois, après sa licence, Descartes s'engage comme volontaire dans l'armée pour échapper à une carrière de juriste. Il passe plus d'un an à manier les armes à Breda (aujourd'hui ville des Pays-Bas).
De 1620 à 1628, Descartes voyage, rentre en France, se rend en Italie ; il se retire parfois complètement du monde, vivant de l'héritage provenant de sa mère. Il gagne une célébrité croissante par l'intercession du Père Mersenne avec qui il entretient une riche correspondance, dans laquelle il présente ses thèses.
Il s'installe définitivement aux Pays-Bas à la fin de l'année 1628 et y reste jusqu'en 1649. Il se retire dans ce pays afin de trouver les « fondements » d'une philosophie plus certaine. Ami de la princesse Élisabeth, Descartes développe dans sa correspondance les règles de conduite que l'homme doit suivre. Par son mode de vie routinier, il espère retarder la venue de la mort, tout en déclarant ne pas la craindre.
À quarante ans passés, il dit espérer vivre plus de cent ans. Il part en Suède à l'automne 1649, sur invitation de la reine Christine de Suède. Il regrette la rareté de leurs entretiens durant son séjour. Descartes tombe gravement malade en raison de la rudesse de l'hiver scandinave. Il meurt à Stockholm à cinquante-quatre ans, d'une pneumonie mal soignée.